En faillite à cause du problème de jeu de son ex-conjoint
Il y a cinq ans, Audrey a dû se résoudre à quitter Jean-marc. Aux prises avec un important problème de jeu, celui-ci avait mis les finances du couple en déroute. Mais les ennuis de la jeune femme n’allaient pas s’arrêter là.
Pendant plusieurs années, Audrey a cru aider son conjoint en lui permettant d’utiliser ses propres cartes de crédit lorsqu’il n’avait plus de fonds disponibles sur les siennes. Lorsqu’elle a décidé de mettre un terme à la relation, Jean-marc l’avait endettée de 15 000 $.
Partie vivre en appartement, Audrey a tout abandonné derrière elle, et a obtenu un prêt de consolidation pour régler le solde de ses cartes de crédit.
Parce qu’elle n’avait pas d’emploi stable, elle a préféré retourner sur les bancs d’école afin d’améliorer sa situation. Après trois ans d’études, elle a décroché un bon poste et empoche désormais une meilleure rémunération. Avec 2000 $ de salaire net, elle pensait pouvoir s’en sortir, mais malheureusement son passé l’a rattrapée…
ENDETTEMENT INSURMONTABLE
Durant ses études, Audrey a utilisé ses cartes de crédit pour couvrir certaines de ses dépenses courantes. Aujourd’hui, elle a accumulé une dette de 5000 $ qui vient s’ajouter au prêt de consolidation qu’elle doit également rembourser.
« Audrey ne fait pas de folies financières, elle ne fume pas et ne sort pas. Néanmoins, son salaire n’est pas suffisant pour effectuer ses paiements mensuels et faire face à ses dépenses courantes. Par conséquent, elle doit utiliser le crédit pour s’en sortir et elle continue à s’enfoncer dans la spirale de l’endettement », mentionne Nadia Paradis, syndique autorisée en insolvabilité chez Raymond Chabot.
Pour se tirer de cette pénible situation et laisser enfin son passé derrière elle, Audrey est allée consulter la syndique. Celle-ci a constaté qu’avec un revenu mensuel de 2000 $ et des dépenses de 1800 $ par mois pour subvenir à ses besoins de base, la jeune femme n’a que peu de marge de manoeuvre. Si elle effectue les paiements minimums sur sa carte de crédit (150 $ par mois), il lui faudra plus de 20 ans et elle devra débourser près de 6000 $ en intérêt pour venir à bout du solde de 5000 $. Parallèlement, le prêt nécessite de faire des versements mensuels d’environ 350 $ pendant 60 mois.
PENSEZ-Y À DEUX FOIS
Audrey voulait tourner la page une fois pour toutes. Compte tenu de sa situation, la syndique lui a proposé de faire faillite. L’entente prévoit qu’elle devra débourser 225 $ par mois pendant neuf mois. Elle sera ensuite libérée de la totalité de ses dettes, cartes de crédit et prêt de consolidation, et aura pu conserver son véhicule. En revanche, son dossier de crédit sera entaché pendant une période de six ans après sa libération.
Nadia Paradis lui a donné des conseils pour l’aider à rebâtir son crédit et à conserver une bonne cote dans le futur. En particulier, elle lui a recommandé d’empêcher quiconque d’utiliser son crédit personnel.
La leçon à retenir à la lumière de la situation qu’a vécue Audrey, c’est que si vous avez des proches en difficulté, pensez-y à deux fois avant de leur prêter des sommes dont vous ne disposez pas. « En vous endettant pour leur venir en aide, vous risquez de couler vous aussi », fait valoir Nadia Paradis.