Le Journal de Quebec

Une décision qui a changé sa vie

À son retour d’asie, une Québécoise achète un commerce de glace artisanale

- SYLVIE LEMIEUX

Valérie Campeau rêvait d’ouvrir un café, elle a plutôt acheté un commerce de glace artisanale de la rue Saint-hubert. Une décision qui a changé sa vie.

Après avoir vécu cinq ans en Asie, Valérie Campeau est revenue au Québec avec la ferme intention de s’établir à son compte. Elle qui a travaillé longtemps dans le domaine des assurances, ici et à l’étranger, a décidé qu’elle avait enfin le bagage nécessaire pour se lancer dans l’aventure.

« J’ai toujours su que je serais entreprene­ure un jour », raconte Valérie Campeau.

Mais avant, elle a cumulé les expérience­s de travail, dont près de 10 ans à La Personnell­e Assurances, d’abord comme agente en assurances, puis comme analyste-conseil en assurances de groupe. Elle est ensuite partie travailler en Thaïlande pendant cinq ans « pour vivre autre chose ».

À son retour au Québec, en 2016, Valérie Campeau sait qu’il est temps pour elle de concrétise­r son ambition. Son projet : ouvrir un café à Laval. « J’adore le café. Et je voulais rester proche de ma famille », explique-t-elle.

Elle s’inscrit à une formation en lancement d’entreprise, rédige son plan d’affaires et commence à chercher un local. Malgré tous ses efforts, elle ne trouve rien qui correspond­e à ses attentes. Elle donne alors une nouvelle orientatio­n à son projet et décide d’acheter un commerce existant. Elle s’inscrit à une nouvelle formation en achat d’entreprise offerte par le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ). C’est au hasard d’une balade sur la rue Saint-hubert qu’elle repère l’armoire à glaces.

« C’est un conseiller de PME MTL qui m’a mentionné que le commerce serait bientôt à vendre. Au départ, une crèmerie, ça ne m’intéressai­t pas trop à cause du caractère saisonnier. Quand je l’ai visitée, j’ai eu un coup de coeur. Dans mes rêves, je m’imaginais dans un endroit comme celui-là. »

L’armoire à glaces avait ouvert ses portes en 2012 et était une entreprise bien établie. « Sa spécialité était les glaces, mais il y avait la possibilit­é d’offrir un menu plus élaboré et une plus grande variété de cafés. C’était un bon match pour moi. »

Valérie Campeau a acquis l’entreprise le 1er mai 2017. Si elle s’est découvert un intérêt pour les glaces, elle a aussi eu un coup de foudre pour le glacier, puisqu’elle forme maintenant un couple avec l’ancien propriétai­re! « La vie nous réserve de ces surprises parfois », lance-t-elle en riant.

PLANIFIER LE DÉVELOPPEM­ENT

La nouvelle commerçant­e a trouvé un côté rassurant au fait d’acquérir une entreprise existante, une voie qui est souvent négligée par les entreprene­urs. « Il y a toujours un risque d’être en affaires. Celui-ci était plus calculé. Le commerce avait une bonne réputation, les clients étaient au rendez-vous. »

Petit à petit, ces derniers ont fait connaissan­ce avec la nouvelle propriétai­re, qui avait le souci d’apporter des changement­s, mais de façon graduelle pour ne pas déstabilis­er les habitués.

Propriétai­re depuis bientôt un an, Valérie Campeau est comblée par son saut en entreprene­uriat. « En tant qu’entreprene­ur, on est vraiment au coeur de tout ce qui se passe dans l’entreprise. »

Certains jours, elle joue tous les rôles : l’accueil, le service, la cuisine, et même la plonge. Mais elle vit bien avec le fait que tout repose sur ses épaules. L’armoire à glaces emploie de trois à huit personnes selon la saison.

Il y a bien eu quelques moments d’insécurité. « À l’automne, il y avait moins d’affluence et les revenus ont baissé. Mais j’ai remarqué que s’il y a moins de clients une journée, le lendemain, il y en a plus. Il ne faut pas trop s’en faire. Un commerce, c’est cyclique. Il faut juste continuer à rester dans l’action et faire confiance. »

Valérie Campeau nourrit plusieurs projets, dont l’ouverture d’une deuxième succursale. En attendant, elle ne s’en fait pas trop avec le projet de revitalisa­tion de la Plaza Saint-hubert.

« J’ai acheté en connaissan­ce de cause. Cela m’a fait hésiter au début, mais l’ancien propriétai­re m’a invitée à participer à une séance d’informatio­ns sur les travaux à venir et leurs retombées pour les commerçant­s. À la suite des travaux, on va être sur une toute nouvelle artère commercial­e. De plus, il y aura un programme de subvention pour améliorer la devanture du commerce et procéder à des rénovation­s intérieure­s. »

Des projets qui vont lui permettre d’exprimer sa créativité. « C’est une des raisons pourquoi je suis partie en affaires. »

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