Le Journal de Quebec

QUAND TIGER VA, TOUT VA

- Danny Joncas danny.joncas@tva.ca

Même si sa dernière victoire lors d’un tournoi majeur remonte à 2008, c’est comme s’il n’était jamais parti. Toutefois, à quelques jours du mythique Tournoi des maîtres qui débutera jeudi à Augusta, Tiger Woods semble véritablem­ent être de retour. C’est du moins ce qu’espèrent les amateurs de golf et, surtout, les dirigeants et commandita­ires de la PGA.

Constammen­t blessé ou aux prises avec des problèmes d’ordre personnel depuis cette dernière victoire au US Open en juin 2008, Woods a bien tenté quelques retours au jeu, mais sans succès. Chaque fois, on voulait croire que le Tiger d’antan était de retour, sans cependant se faire d’illusions.

Or, à l’heure actuelle, tous les espoirs sont permis. Les prestation­s de Woods à ses deux derniers tournois font en sorte que même s’il ne fera pas partie du top 100 mondial au moment de frapper sa première balle au Tournoi des maîtres, il est considéré comme le grand favori pour l’emporter, selon les preneurs aux livres de Las Vegas.

IMPOSSIBLE À REMPLACER

Durant son absence, la PGA a tenté tant bien que mal de lui trouver un successeur. L’irlandais Rory Mcilroy semblait en voie de devenir le nouveau visage du golf profession­nel, signant même, tout comme Woods, un lucratif contrat de plusieurs dizaines de millions de dollars avec Nike.

Malgré les quatre titres majeurs de Mcilroy, les trois de Jordan Spieth et celui de Dustin Johnson depuis la dernière victoire de Woods, aucun de ces nouveaux visages n’a pu s’imposer afin de mobiliser les amateurs de golf devant leur télévision les dimanches après-midi.

En ce qui concerne le pouvoir d’attraction, personne n’arrive à la cheville de Tiger Woods. À preuve, lors du récent tournoi du regretté Arnold Palmer, tournoi au cours duquel Woods a terminé cinquième, le réseau NBC a vu ses cotes d’écoute de la ronde finale augmenter de, tenez-vous bien, 136 % comparativ­ement à l’an dernier.

Woods est de loin l’athlète ayant le plus d’impact sur son sport. La LNH survivrait fort bien sans Sidney Crosby ou Connor Mcdavid. Dans la NFL, les dimanches demeureron­t sacrés pour les amateurs même lorsque Tom Brady décidera, un jour peut-être, de prendre sa retraite. Au basketball, d’autres vedettes pourraient pallier la perte d’un Lebron James. Mais sans Tiger Woods, la PGA en arrache.

LE RÊVE D’UN COMMANDITA­IRE

Les télédiffus­eurs ne sont pas les seuls à bénéficier du phénomène Tiger Woods. Lorsqu’il est au meilleur de sa forme, Woods offre une énorme visibilité à ses commandita­ires.

Fort d’une nouvelle entente avec Taylormade à la suite de la décision de Nike de cesser de produire des bâtons de golf, Woods offrira, à l’aube d’une nouvelle saison de golf, une visibilité inestimabl­e à l’équipement­ier lors du Tournoi des maîtres.

Malgré cette associatio­n avec Taylormade, Woods continuera de porter ses fameux polos et casquettes de marque Nike arborant le logo TW de sa propre ligne de vêtements.

En 2009, lorsque les infidélité­s de Woods ont été révélées au grand jour, Nike est demeurée solidaire avec son porte-parole vedette. Même chose au printemps 2017, lorsqu’un Tiger Woods éméché et peinant à s’exprimer a été arrêté au volant de sa voiture. Nike a tout de même continué à lui verser quelque 20 millions de dollars annuelleme­nt pour la simple et unique raison qu’elle avait plus à perdre qu’à gagner en coupant ses liens avec Woods.

Bref, Tiger est de retour et les amateurs ne sont pas les seuls à en profiter.

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