Le Journal de Quebec

Comment sauver ma fille handicapée ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Ma fille de 35 ans affectée par une déficience intellectu­elle légère a un amoureux depuis plusieurs semaines. Je précise que ce type est de 20 ans son aîné et qu’il traîne un dossier judiciaire de plus de 50 pages. À titre d’exemple de ce qui y figure, il a été accusé pour l’enlèvement d’une personne mineure et de tentative de meurtre. Ce n’est pas rien.

Ma fille a l’âge mental d’une enfant de 12 ans, sans parler des nombreux problèmes de santé dont elle est affectée, comme, entre autres, un anévrisme au cerveau. Elle est suivie par une intervenan­te du CLSC affiliée au CRI, et je ne puis que vous dire que les résultats sont désastreux. Sa mère et moi sommes ignorés durant les rencontres avec son intervenan­te, car la TS invoque le droit de ma fille à la confidenti­alité.

Depuis que ma fille fréquente ce type, son comporteme­nt a changé. Elle est devenue agressive et elle s’est mise à mentir tout le temps. Il a fallu que j’agisse comme un détective pour finir par savoir où ce garçon habitait, car ma fille est incapable de mémoriser son adresse.

J’aimerais savoir pourquoi il n’existe pas de loi pour protéger les personnes handicapée­s mentalemen­t contre les prédateurs ? Comment se fait-il que quand on s’inquiète pour elle et qu’on cherche à savoir ce qui lui arrive et ce qu’on pourrait faire pour l’aider, on se fasse répondre qu’elle est majeure, libre de ses actes, et que personne ne peut l’attacher ?

D’après notre expérience présente, comme la justice n’existe pas pour les démunis et les malades, que les criminels sont protégés au détriment des gens honnêtes, je vous pose la question suivante : selon vous, serait-ce une bonne idée de rencontrer un journalist­e pour révéler notre situation et surtout nos inquiétude­s au grand jour ? Help ! Help !

Je comprends votre inquiétude et votre envie de trouver de l’aide au plus vite. Mais je ne crois pas qu’alerter la presse soit une bonne idée présenteme­nt. D’autant moins que vu votre volonté de garder l’anonymat, je ne peux même pas vous donner les coordonnée­s d’un organisme de votre coin de pays qui pourrait vous aider.

Je confirme le fait que la TS de votre fille, vu l’âge de cette dernière, est tenue par le secret profession­nel. Et on me confirme que son ordre profession­nel est très strict là-dessus. Elle doit l’aider au mieux en dépit de ce que vous en pensez. C’est triste, mais c’est comme ça. Votre fille est majeure et elle a des droits. Ceci étant, ça ne doit pas vous empêcher de vérifier auprès d’un organisme oeuvrant en déficience mentale dans votre région, de vous aiguiller sur les choses à tenter pour convaincre votre fille de vous écouter, et peutêtre même d’agir subtilemen­t et par le biais sur l’individu en question. Bonne chance !

Que va-t-il arriver à notre jeunesse ?

Je lisais votre rubrique ce matin comme à tous les matins. Une jeune femme y décrivait sa grande timidité et les conséquenc­es néfastes que cela avait sur sa vie entière. Même si vous me semblez l’avoir conseillée au mieux, il me semble que vous ayez évité de toucher le nerf de l’affaire, à savoir l’impossibil­ité pour un(e) jeune, de faire son chemin dans la jungle d’aujourd’hui. Est-ce que je me trompe ? Rendu à 82 ans, je vois l’avenir de nos jeunes tellement pire que le nôtre à notre époque. JG

J’ai comme principe que chaque génération a ses difficulté­s, en même temps qu’elle a à sa portée les moyens de s’en sortir. La jungle profession­nelle est plus intense, en même temps que l’entourage familial est plus disloqué qu’autrefois, mais les moyens de réagir sont à la portée d’un plus grand nombre, grâce à l’éducation.

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