Le Journal de Quebec

Les Innus ne veulent 4Ws être Wbwndonnés

Les victimes du père Joveneau demandent un soutien psychologi­que à long terme

- MAGALIE LAPOINTE

Des femmes innues s’inquiètent de ne pas avoir le soutien psychologi­que nécessaire, alors que la communauté vit une crise sociale à la suite des dénonciati­ons de dizaines de victimes du père Alexis Joveneau, rapportées par Le Journal.

Hier, des femmes innues ont profité du passage au Québec de la nièce d’alexis Joveneau, Marie-christine Joveneau, pour saluer son courage d’avoir dénoncé celui qui aurait agressé des dizaines de victimes pendant 39 ans.

Bien qu’une partie de leur histoire soit maintenant connue par tout le Québec et même la Belgique, elles s’inquiètent maintenant du soutien psychologi­que qui sera offert à long terme.

L’isolement de ces communauté­s, la rareté des ressources et l’incompréhe­nsion de la langue sont les principale­s difficulté­s rencontrée­s par les spécialist­es sur la Basse-côte-nord, où elles résident.

« À la lumière de ces révélation­s [des victimes d’alexis Joveneau], on doit s’assurer que les victimes puissent être soutenues à long terme », a dit une Innue, Marie-marthe Malec.

RETOUR

Voulant aller jusqu’au bout de sa démarche, Marie-christine Joveneau espère être capable de se rendre dans la communauté d’unamen Shipu très bientôt pour épauler les victimes de son bourreau.

« J’aimerais entamer la cérémonie finale de ma guérison. Je voudrais également faire la rencontre des victimes qui ont vécu comme moi des abus de mon oncle. Revenir à Unamen Shipu, ce serait également me dire “voilà, je peux enfin revenir et boucler la boucle” », a lancé la dame qui s’est fait agresser sexuelleme­nt par son oncle au quotidien pendant près de 9 mois dans les années 1980, lorsqu’elle avait 21 ans.

La directrice du Centre de santé d’unamen Shipu, Sophie Des Rosiers Gagné, estime que, malgré la très grande résilience de sa communauté, celle-ci aura besoin de beaucoup plus que des soins psychologi­ques d’urgence.

« Ce qui se passe présenteme­nt permet d’ouvrir certaines portes, mais il faut maintenant que cette porte reste ouverte avec de l’aide psychologi­que », a expliqué la directrice.

AUTRES MÉTHODES

Elle a d’ailleurs rédigé un rapport pour que les oblats tiennent leur promesse et paient pour les soins psychologi­ques des victimes de père oblat Alexis Joveneau.

Toutefois, elle estime que pour les Innus, rencontrer un psychologu­e n’est pas toujours la voie à privilégie­r.

Plusieurs autres méthodes pourraient s’avérer très efficaces pour la libération des siens.

« Il n’y a pas que les psychologu­es, il y a aussi le ressourcem­ent, des rencontres individuel­les, les cercles de partage et la tente de sudation par exemple », a ajouté Mme Des Rosiers Gagné.

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ALEXIS JOVENEAU Père oblat

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