Le Journal de Quebec

CONFIDENCE­S SUR LA ROUTE, ENTRE DEUX HÔTELS

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Q : Vous avez commencé votre carrière dans les bars. Quelle est la plus grande différence depuis que vous jouez dans le réseau des salles de spectacles ?

Sonny : La plus grosse différence que je remarque, c’est que les gens sont assis, ils écoutent et ils ne sont pas tout le temps saouls.

Érik : La principale différence pour moi, ce sont les conditions qui sont bien meilleures depuis qu’on fait la tournée en salles…

S: … genre, on ne dort plus dans la même chambre (rires).

É: …mais on court beaucoup plus. Pendant six ans, on jouait à SeptÎles entre dix et quinze fois par année, mais deux week-ends consécutif­s. Nous étions donc à Sept-îles pendant dix jours. On faisait trois spectacles, quatre jours de congé, puis trois spectacles. On avait le temps de profiter de la région et on s’est fait beaucoup d’amis partout où nous sommes allés. Maintenant, c’est une ville après l’autre et ça ne nous donne pas tellement le temps de voir nos amis. C’est ce qui manque le plus de la tournée des bars.

Q : Vous avez donc un bon réseau de contacts ?

S: Érik et moi avons toujours été des gars sociables. Et nous avons toujours été beaucoup joués dans les régions, où les gens sont en général très amicaux, très familiaux. Par exemple, on arrivait au Havre-st-pierre et on rencontrai­t quelqu’un dans le bar après avoir joué. On connaissai­t la personne depuis quinze minutes et le lendemain, elle nous offrait d’aller faire un tour sur les îles en bateau.

Q : Vous êtes tous les deux papas d’une fille de six ans. C’est difficile pour la famille, la vie de tournée ?

É: La mienne me suivait en tournée, de zéro à 5 ans. Sa mère était notre gérante donc ce n’était pas difficile du tout pour moi. Maintenant, la petite va à l’école et sa mère et moi sommes séparés. Je vis donc ce que Sonny vit depuis la naissance de sa fille. Je comprends que c’est plus difficile.

S: C’est le prix à payer pour faire ce qu’on aime. Je ne me verrais pas faire autre chose. Mais quand je passe du temps avec ma fille, je suis là. Je suis présent. Ce n’est rien contre ma blonde parce que je l’aime, mais je m’ennuie tellement de ma fille que je ne me rends même pas compte que je m’ennuie de ma blonde.

Q : Le contact avec les gens est primordial pour vous ?

S: On ne se tanne jamais de la reconnaiss­ance des gens. Ça peut arriver qu’on fasse une signature d’autographe­s et que ça nous épuise physiqueme­nt, mais ça ne nous tanne pas parce que les gens ont littéralem­ent le droit de vie ou de mort sur ta carrière. C’est quelque chose qui n’est pas nécessaire­ment compris par tous les artistes. On considère que le public est notre employeur et on va toujours faire en sorte de bien l’entretenir. Ce n’est même pas un défi, on aime ça.

Q : Durant cette tournée, vous avez inclus beaucoup d’humour dans votre mise en scène signée Jérémy Demay.

É: On se rend compte que faire rire les gens, c’est une drogue encore plus forte que se faire chanter nos chansons. Mais on ne veut pas devenir humoristes.

S: Les gens payent pour écouter notre musique. À chaque fois qu’ils rient un petit peu, c’est un extra.

Q : L’argent est-il un sujet tabou pour vous ?

S: Érik et moi n’avons jamais été des gars à l’argent. On a toujours voulu prioriser la qualité du spectacle, la qualité des musiciens et de tout ce qu’il y a autour. Ce qui t’amène au sommet, c’est le fait que les gens t’ont adopté. Ce qui permet d’y rester, c’est parce que tu as l’air d’être au sommet. C’est important de l’entretenir. Si on a assez d’argent pour vivre, pour faire vivre nos familles, payer nos maisons, nos autos, c’est correct.

É: J’ai monté mon rythme de vie à une hauteur qui n’est pas extravagan­te. J’ai une vieille maison, je suis bien. Tout ce que je veux, c’est payer mon rythme de vie, qui ressemble à celui de bien des gens qui font du 9 à 5.

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