Plaidoyer pour l’intégration des personnes handicapées
Les entreprises doivent tirer des leçons du tollé de Walmart
La Commission des droits de la personne invite les employeurs à tirer des leçons du tollé suscité par l’abolition du programme qui a coûté à des dizaines de personnes handicapées leur travail chez Walmart.
Pour le président par intérim de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, la perte de ces emplois se justifie difficilement dans un contexte où il y a pénurie de main-d’oeuvre au Québec.
Pourtant, les personnes présentant un handicap demeurent largement sous-représentées sur le marché du travail.
« C’est un événement malheureux, mais qui permet d’attirer l’attention du grand public sur toute la question de l’intégration des personnes handicapées à l’emploi, qui demeure aujourd’hui quelque chose de compliqué à atteindre », a réagi Philippe-andré Tessier dans la foulée de la controverse impliquant la multinationale américaine.
La Commission propose d’assujettir le secteur privé à la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi dans des organismes publics, qui fixe des cibles en matière d’employabilité des personnes handicapées.
Les défis sont énormes, puisqu’en 2016, les 330 organismes soumis à cette loi n’avaient atteint que le tiers des objectifs.
PARENTS INQUIETS
L’affaire Walmart fait aussi réagir des parents inquiets des opportunités qui attendent leurs enfants sur le marché de l’emploi. Isabelle Perrin, de Montréal, pense qu’un momentum est en train de s’installer.
« C’est sûr que moi, ça m’inquiète énormément. Ça m’interpelle, et je me dis : est-ce qu’on ne pourrait pas s’arrêter et réfléchir à de nouvelles façons de penser au travail de nos enfants ? Et de ne pas dépendre de multinationales qui veulent être de bons citoyens corporatifs, mais en même temps, qui veulent faire de l’argent ? » s’interroge la mère, dont le garçon de 14 ans souffre d’une déficience intellectuelle.
Elle presse le gouvernement d’investir dans les services publics destinés à cette clientèle.