Le Journal de Quebec

L’effet dissuasif du Taser démontré à Québec

L’usage de l’arme à impulsion électrique en mode contact a peu augmenté de 2016 à 2017

- CATHERINE BOUCHARD

L’effet dissuasif de l’arme à impulsion électrique, communémen­t appelée Taser, fait ses preuves à Québec, alors que la simple démonstrat­ion de l’appareil suffit souvent pour contrôler une personne interpellé­e, selon les données obtenues par Le Journal.

Les statistiqu­es d’utilisatio­n obtenues par l’accès à l’informatio­n montrent que de 2016 à 2017, le nombre d’interventi­ons du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) ayant nécessité l’arme à impulsion électrique (AIE) est passé de 71 à 147, soit une augmentati­on de 107 %.

Par exemple, l’usage de l’arme par simple démonstrat­ion est passé de 53 à 122, soit plus du double. Toutefois, le nombre d’utilisatio­ns avec contact est resté presque stable, soit quatre fois pour 2016 et cinq fois pour 2017. Le nombre d’utilisatio­ns avec le déploiemen­t des sondes est passé de 14 à 20.

EFFET DE DISSUASION EFFICACE

En tenant compte du fait que le nombre de policiers formés pour l’usage du AIE a presque doublé dans la dernière année, le lieutenant Jean-pierre Côté, coordonnat­eur en emploi de la force sur le territoire, estime que l’appareil a un effet dissuasif très efficace. « Dans la plupart des cas, les gens se soumettent et vont se laisser menotter sans contact physique et donc pas de blessure », explique le coordonnat­eur.

M. Côté s’en réjouit puisqu’il s’agit d’un des objectifs de déploiemen­t les plus importants des AIE. « On savait que les policiers sous-utilisaien­t l’effet dissuasif de cette arme-là. Ils y allaient plus au contact physique, ce qui entraînait plus de blessures chez les contrevena­nts et les policiers », admet M. Côté.

Fait à noter, L’AIE est utilisée lors de cas de problémati­ques de santé mentale dans 40 % des cas. « Quelqu’un en psychose, quand on voit ça pour la première fois, ça peut être impression­nant et il n’y a aucun dialogue possible. Il n’y a pas beaucoup d’options, et la dernière chose qu’on veut, c’est utiliser notre arme à feu sur des sujets que nous savons malades », fait valoir le coordonnat­eur.

SON ET EFFETS LUMINEUX

Formateur à l’école nationale de police du Québec (ENPQ), Aaron Ouellet indique que le son et les points lumineux sont les deux éléments qui provoquent l’effet dissuasif chez les contrevena­nts. « La mise sous tension de L’AIE montre les lasers de visée (deux points rouges), fait apparaître les arcs électrique­s et émet des crépitemen­ts. C’est toute cette séquence qui permet d’obtenir la collaborat­ion de la personne », explique M. Ouellet.

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PHOTO D’ARCHIVES, DIDIER DEBUSSCHÈR­E L’usage de l’arme à impulsion électrique a plus que doublé, au SPVQ, de 2016 à 2017. La police de Québec avait d’ailleurs annoncé, en septembre 2016, qu’une soixantain­e de policiers supplément­aires seraient formés pour en faire l’usage dès le début de...

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