Le Journal de Quebec

La réalité virtuelle contre l’intimidati­on scolaire

Un programme de la Fondation Jasmin Roy invite les jeunes dans le feu de l’action

- VINCENT LARIN

Deux adolescent­s insultent un camarade sur sa coupe de cheveux, une dispute éclate durant un travail d’équipe ou dans un cours d’éducation physique. Un programme de réalité virtuelle inédit lancé aujourd’hui présentera des situations comme celles-ci dans le but d’aider les jeunes à lutter contre l’intimidati­on.

« Ça met les jeunes face aux situations, c’est un appel à l’action », lance l’animateur et acteur Jasmin Roy dont la fondation, qui lutte contre l’intimidati­on, a mené le projet intitulé Les Ateliers 360.

Ce projet pourrait être présenté dans des écoles secondaire­s dès l’automne et comprendra une période de discussion avant et après le visionneme­nt. Le but : faire comprendre aux élèves ce qu’est une situation d’intimidati­on et comment la régler.

Pendant ces séances, les élèves de la classe enfileront des lunettes de réalité virtuelle pour visionner quatre scénarios qui présentent des situations d’intimidati­on.

Quatre adolescent­s rencontrés par Le Journal se sont dits bouleversé­s après l’expérience. Tous ont confié avoir vécu des situations d’intimidati­on à l’école et estiment que ces ateliers pourraient contribuer à résoudre des problèmes. « C’est sûr que ça peut sensibilis­er les jeunes parce que ça nous met vraiment devant des situations concrètes », s’est exclamée Milya Corbeil, 15 ans.

Jasmin Roy et son équipe ont mis pas moins de deux ans et demi à mettre en images ces scénarios et à les filmer en partenaria­t avec une entreprise montréalai­se spécialisé­e en réalité virtuelle, UNLTD. L’institut Pacifique, un organisme qui conçoit des programmes afin de prévenir la violence dans les milieux scolaires, a aussi été mis à contributi­on pour élaborer les guides pédagogiqu­es et d’animation des Ateliers 360.

Il s’agirait de la première initiative du genre au Québec, selon M. Roy.

Les études sur les effets de la réalité virtuelle sur les jeunes sont peu nombreuses, mais elles doivent être prises en compte puisque ce mode de visionneme­nt aurait des effets à long terme sur leur cerveau.

EMPREINTE SUR LE CERVEAU

« Ce que les études disent, c’est que ça laisse une marque au cerveau [des jeunes] », explique M. Roy.

La Fondation Jasmin Roy a justement conclu un partenaria­t avec des chercheurs de l’université de Sherbrooke qui vont documenter, entre autres, les avantages et les limites de l’utilisatio­n de la réalité virtuelle dans un contexte scolaire.

« La première version du scénario, on a dû la jeter aux vidanges parce qu’on était trop dans la violence et l’intimidati­on. Après ça, on a travaillé avec les chercheurs», explique Jasmin Roy.

On ne sait pas encore dans combien d’écoles le programme sera implanté puisque ce sont elles qui devront payer l’animateur dans les classes.

 ?? PHOTO VINCENT LARIN ET CAPTURE D’ÉCRAN, COURTOISIE ?? Jasmin Roy, debout, fait tester le programme de réalité virtuelle conçu par sa fondation et l’entreprise UNLTD à deux adolescent­s. En mortaise, un aperçu de la vidéo qui serait présentée dans des écoles secondaire­s du Québec l’automne prochain.
PHOTO VINCENT LARIN ET CAPTURE D’ÉCRAN, COURTOISIE Jasmin Roy, debout, fait tester le programme de réalité virtuelle conçu par sa fondation et l’entreprise UNLTD à deux adolescent­s. En mortaise, un aperçu de la vidéo qui serait présentée dans des écoles secondaire­s du Québec l’automne prochain.

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