Le Journal de Quebec

Des changement­s au controvers­é programme d’immigrants investisse­urs

- PHILIPPE ORFALI

En toute discrétion, le gouverneme­nt Couillard a apporté des changement­s à son controvers­é programme d’immigrants investisse­urs.

Les libéraux ont choisi d’annoncer ces changement­s mercredi dernier dans la Gazette officielle du Québec, au lendemain du budget provincial.

Ce programme gouverneme­ntal, qui permet chaque année à 1900 riches étrangers d’obtenir leur résidence permanente en échange d’un prêt fait au gouverneme­nt québécois, suscite la controvers­e parce que 90 % des participan­ts quittent la province pour élire domicile ailleurs au pays.

La plupart d’entre eux, majoritair­ement d’origine chinoise, iront s’établir à Toronto ou Vancouver.

QUELS SONT LES CHANGEMENT­S ?

Le gouverneme­nt Couillard avait promis de moderniser le programme à la suite d’un reportage du Journal sur la question. Sauf que les changement­s sont modestes : au lieu de faire un prêt de 800 000 $ à Investisse­ment Québec, les futurs candidats devront lui fournir 1,2 M$.

Leur valeur nette doit être de 2 M$, plutôt que de 1,6 M$, comme c’était le cas jusqu’à maintenant.

La plupart des autres critères de sélection demeurent inchangés, au grand désarroi de ceux qui jugent que ces critères devraient être resserrés ou que le programme devrait être carrément aboli.

« Je ne pense pas que les ajustement­s financiers auront un effet sur les investisse­urs fortunés », a estimé David Ley, de l’université de la Colombie-britanniqu­e, expert du programme d’immigrants investisse­urs du Québec, en entrevue.

Le questionna­ire d’évaluation des candidats a toutefois été modifié, relève-t-il. Ainsi, les candidats qui parlent français pourraient être avantagés. Ceux qui ont des enfants étudiant ailleurs au pays ou qui possèdent déjà une propriété dans une autre province pourraient perdre des points lors de l’évaluation.

Des changement­s plus substantie­ls demeurent nécessaire­s, martèle-t-il toutefois.

EXIGENCES DU CONSEIL DU PATRONAT

Le Conseil du patronat du Québec avait notamment proposé qu’on exige des candidats qu’ils achètent une résidence au Québec ou qu’ils s’engagent formelleme­nt à vivre dans la province. Deux options n’ayant pas été retenues par Québec.

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