Des changements au controversé programme d’immigrants investisseurs
En toute discrétion, le gouvernement Couillard a apporté des changements à son controversé programme d’immigrants investisseurs.
Les libéraux ont choisi d’annoncer ces changements mercredi dernier dans la Gazette officielle du Québec, au lendemain du budget provincial.
Ce programme gouvernemental, qui permet chaque année à 1900 riches étrangers d’obtenir leur résidence permanente en échange d’un prêt fait au gouvernement québécois, suscite la controverse parce que 90 % des participants quittent la province pour élire domicile ailleurs au pays.
La plupart d’entre eux, majoritairement d’origine chinoise, iront s’établir à Toronto ou Vancouver.
QUELS SONT LES CHANGEMENTS ?
Le gouvernement Couillard avait promis de moderniser le programme à la suite d’un reportage du Journal sur la question. Sauf que les changements sont modestes : au lieu de faire un prêt de 800 000 $ à Investissement Québec, les futurs candidats devront lui fournir 1,2 M$.
Leur valeur nette doit être de 2 M$, plutôt que de 1,6 M$, comme c’était le cas jusqu’à maintenant.
La plupart des autres critères de sélection demeurent inchangés, au grand désarroi de ceux qui jugent que ces critères devraient être resserrés ou que le programme devrait être carrément aboli.
« Je ne pense pas que les ajustements financiers auront un effet sur les investisseurs fortunés », a estimé David Ley, de l’université de la Colombie-britannique, expert du programme d’immigrants investisseurs du Québec, en entrevue.
Le questionnaire d’évaluation des candidats a toutefois été modifié, relève-t-il. Ainsi, les candidats qui parlent français pourraient être avantagés. Ceux qui ont des enfants étudiant ailleurs au pays ou qui possèdent déjà une propriété dans une autre province pourraient perdre des points lors de l’évaluation.
Des changements plus substantiels demeurent nécessaires, martèle-t-il toutefois.
EXIGENCES DU CONSEIL DU PATRONAT
Le Conseil du patronat du Québec avait notamment proposé qu’on exige des candidats qu’ils achètent une résidence au Québec ou qu’ils s’engagent formellement à vivre dans la province. Deux options n’ayant pas été retenues par Québec.