Le Journal de Quebec

La Silicon Valley fait un chèque de 100 millions $ US à Coveo

La société vaudra 1 milliard $ bientôt grâce à cet investisse­ment, selon son chef

- FRANCIS HALIN

Le grand patron de la techno Coveo, Louis Têtu, met la main sur un chèque de 100 millions $ US de la firme de la Silicon Valley Elliott Management en échange de 27 % de l’entreprise pour la faire décoller.

« Quand Investisse­ment Québec et le Fonds de solidarité FTQ font 100 millions $ de gain en capital, c’est pas mal mieux que d’enrichir Jeff Bezos », lance au Journal le chef de la direction de Coveo, Louis Têtu, dont la boîte est maintenant évaluée à 370 millions $.

M. Têtu se réjouit d’attirer de l’investisse­ment américain au Québec. « On est une entreprise qui était 100 % québécoise. Aujourd’hui à 73 % québécoise. Le levier du fonds Evergreen Coast Capital, filiale d’elliott Management, va faire progresser beaucoup ce 73 % là », dit-il.

Coveo mise sur son logiciel basé sur l’intel- ligence artificiel­le pour trouver des solutions numériques à des clients en web, cybercomme­rce, service à la clientèle ou intranet. Grâce aux 100 millions $ des Américains, elle espère tirer profit d’un réseau qui lui permettra de dépasser le cap du milliard $ au cours des prochaines années.

« On ne vend pas la ferme. On ne vend pas la maison. On va chercher le levier économique », insiste-t-il.

« ÉCONOMIE DE PROPRIÉTAI­RE »

Ardent défenseur de l’entreprene­uriat de chez nous, Louis Têtu estime que les Québécois ne sont pas assez conscients de leurs forces. Il souhaite qu’ils regagnent confiance en eux pour bâtir une véritable « économie de propriétai­re ».

« Ce n’est pas quand IKEA débarque à Québec que l’on doit se réjouir », affirmet-il avec une pointe d’ironie. M. Têtu est persuadé que l’histoire de Coveo ou celle de Lightspeed prouvent que les sociétés d’ici sont capables de jouer dans la cour des grands.

M. Têtu refuse de « partir en guerre » contre les géants étrangers en concurrenc­e de maind’oeuvre avec lui. Selon lui, les Québécois doivent simplement comprendre que ce sont les sociétés d’ici qui les enrichisse­nt. « Morgan Stanley ne paiera pas le prochain CHUM. Le gain en capital de Coveo et du Fonds de solidarité FTQ, c’est ça qui va le payer », résume-t-il.

CONCURRENC­E FISCALE

Le numéro un de Coveo dénonce par ailleurs la concurrenc­e fiscale qui profite à certains au détriment de la société.

« Faut qu’on paye Bernie Ecclestone, faut qu’on paye Gary Bettman, faut qu’on paye Jeff Bezos au lieu de le faire nous-mêmes. Pourquoi on ne construit pas le prochain Amazon? »

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LOUIS TÊTU Chef de la direction de Coveo

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