Le Journal de Quebec

90 jours de prison pour avoir eu une conjointe de 15 ans

- CAROLINE LEPAGE

RIMOUSKI | Un homme de 23 ans qui a fréquenté une adolescent­e de 15 ans avec le consenteme­nt de ses parents devra purger 90 jours de prison discontinu­s au lieu de 14 mois.

Le Rimouskois Michel Caron Barrette avait porté en appel sa sentence de 14 mois de détention pour avoir été en couple avec une fille de 14 ans, alors qu’il en avait 23.

La Cour d’appel a tranché cette semaine : cette peine est « excessive ou exagérémen­t disproport­ionnée ». Elle a plutôt imposé à Caron Barrette 90 jours de prison à purger les fins de semaine.

« Un public bien informé des circonstan­ces de la présente affaire serait outré de voir que l’appelant doive passer 14 mois derrière les barreaux pour avoir vécu une relation amoureuse approuvée et encouragée par les parents des deux parties », estiment les magistrats.

AUCUNE SÉQUELLE

L’homme et l’adolescent­e ont commencé à se fréquenter en 2011. Après une première rupture, le couple a renoué et habitait à l’appartemen­t de Caron Barrette jusqu’à ce qu’une plainte non fondée pour disparitio­n soit déposée concernant la victime, alors âgée de 15 ans.

Après l’interventi­on de la police et de la Direction de la protection de la jeunesse, Caron Barrette a plaidé coupable à deux chefs d’attoucheme­nts sexuels sur une enfant de moins de 16 ans.

La Cour d’appel est consciente que la victime ne pouvait légalement consentir aux rapprochem­ents, mais retient aussi l’absence de désaccord.

« Bien que les contacts comprennen­t des relations sexuelles complètes, ils ont eu lieu dans le cadre d’une relation amoureuse entre l’accusé et la victime, laquelle ne conserve aucune séquelle de son aventure avec l’appelant », a-t-elle souligné.

PIRE CAUCHEMAR

Le couple n’est plus ensemble aujourd’hui. Caron Barrette assure qu’il aurait rompu s’il avait su qu’il risquait deux ans de prison à cause de cette relation. « Moi, sa famille m’a dit que jamais je n’aurais de problème. […] Ça a été comme le pire cauchemar de ma vie », a-t-il témoigné à la cour. L’homme comprend maintenant les accusation­s, mais rappelle qu’il a vraiment aimé la victime.

Les juges ont également considéré que Caron Barrette est un actif pour la société et qu’il est sans antécédent­s judiciaire­s.

« Aujourd’hui, je suis un père de famille de 28 ans […] Je ne consomme pas, je ne sors pas dans les bars, je suis à la maison tous les soirs, je fais du mieux que je peux pour être avec ma femme et ma fille », avait-il dit lors de son procès.

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