Le pire des cauchemars pour les chauffeurs
L’accident des Broncos est « le pire des pires cauchemars pour un chauffeur », raconte un ancien conducteur des Remparts de Québec, ajoutant qu’il faut toutefois continuer de faire confiance aux routiers.
« C’est une tragédie incroyable », s’attriste Jean-sébastien Beauchesne, qui a quitté l’organisation des Remparts de Québec en 2006 après 12 ans de service.
« On gagne notre vie avec la confiance que les gens ont en nous. Après un événement comme ça, tout le monde repart à zéro », déplore-t-il.
Le vétéran routier pointe que la réalité du hockey junior augmente les risques d’un tel événement. Les longs déplacements se font souvent la nuit, ce par quoi les équipes économisent de l’argent en hébergement, évoque-t-il.
« Les Remparts ont été des précurseurs. À l’arrivée de Patrick Roy en 2005, il voulait alléger les déplacements qui étaient plus tough à faire, en les étendant sur deux jours ou en les faisant à la clarté », raconte-t-il, précisant que plusieurs autres formations ont par la suite emboîté le pas.
SÉCURITAIRE MALGRÉ TOUT
Jean-sébastien Beauchesne tient toutefois à rassurer les parents de jeunes hockeyeurs. Selon lui, les déplacements en autobus restent des plus sécuritaires.
« C’est un accident très malheureux. Mais ça ne veut pas dire qu’il va y en avoir un autre la semaine prochaine ou même l’an prochain. Il faut faire confiance aux chauffeurs », lance-t-il comme message.
« ÇA AURAIT PU ÊTRE NOUS »
Un tel accident aurait pu arriver à n’importe quelle équipe, alors que les kilomètres de déplacement par autobus pour une équipe junior se comptent par milliers.
« Ça aurait pu être nous autres », lance sans détour Simon Nadeau, qui a joué quatre saisons dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec avant de se joindre aux Broncos de Humboldt pour la saison 2003-2004.
Guillaume Blouin, qui arbitre dans la ligue où évoluent les Broncos en Saskatchewan, est du même avis.
« Dans ma carrière de joueur, d’entraîneur et maintenant comme arbitre, je fais tellement de route. Ça aurait pu arriver à n’importe qui. C’est sûr qu’après ça, quand tu montes dans l’autobus, tu penses à ça », admet-il.
« Comme joueur, l’autobus est là où tu te rassembles avec les gars et où tu te vides la tête. Mais ça ne te traverse jamais l’esprit que ça pourrait arriver », croit l’ex-hockeyeur.