Une révolution qui débute
L’intelligence artificielle dotée d’un immense potentiel
Les entreprises québécoises commencent à peine à exploiter le plein potentiel de l’intelligence artificielle, croit un chercheur, qui estime que « la révolution passe par les petites compagnies ».
« Nos compagnies québécoises commencent à prendre ce virage-là, mais ce n’est pas si clair comment ça doit être fait », indique le directeur du Centre de recherche sur les données massives (CRDM) de l’université Laval, François Laviolette.
De nombreux intervenants du milieu du numérique mousseront cette réflexion aujourd’hui, à l’hôtel Hilton de Québec, dans le cadre du Rendez-vous sur l’intelligence artificielle.
UNE « PROXIMITÉ » FRUCTUEUSE
François Laviolette estime que la « proximité » du milieu de la recherche et de l’industrie dans le secteur de l’intelligence artificielle est un énorme avantage. Si des innovations prennent plus de dix ans avant d’être commercialisées dans certains domaines, il ne faut que quelques mois pour mettre en application une découverte liée à l’intelligence artificielle. « Ce qu’on construit, c’est un algorithme », pointe le chercheur.
Les tâches qui peuvent être accomplies sont aussi étendues que complexes. Les algorithmes peuvent conduire une voiture autonome, suivre en temps réel une chaîne de montage dans une usine ou même décortiquer des documents légaux.
« Les données de masse, c’est le pétrole de l’intelligence artificielle », illustre M. Laviolette.
LOUANGE ET MÉFIANCE
Si elle présente des vertus « extraordinaires », il faut aussi se méfier d’un usage « malveillant », prévient le chercheur. Selon lui, l’urgence de légiférer dans ce domaine s’est d’autant accrue avec les récents scandales où les informations de millions d’utilisateurs de Facebook ont été utilisées à leur insu.
« J’espère que ça va être un wake-up call, lance le directeur du CRDM. Le gouvernement doit trouver des façons de protéger les citoyens et les balises sont importantes pour que les compagnies agissent de façon responsable. »
SECTEUR D’AVENIR
La Semaine numérique s’avère aussi une « vitrine » pour un secteur « en effervescence », croit la directrice générale de Québec numérique Martine Rioux.
« Les jeunes sont beaucoup branchés, mais ça ne veut pas dire qu’ils connaissent vraiment les possibilités du numérique », observe Mme Rioux, qui invite les familles à faire découvrir l’univers du numérique à leurs enfants.
À Québec, quelque 24 000 emplois découlent directement ou indirectement du numérique, indique Mme Rioux, qui assure que ce chiffre ne fera que grimper au fil des ans.