Une attaque chimique du régime aurait fait près de cinquante morts en Syrie
BEYROUTH | (AFP) Une attaque chimique présumée ayant fait des dizaines de morts dans une zone rebelle près de Damas a soulevé un tollé international hier.
Sous l’impulsion de la France, neuf pays ont demandé une réunion urgente aujourd’hui du Conseil de sécurité de L’ONU sur l’attaque présumée samedi à Douma, selon des sources diplomatiques.
Peu après, Moscou a demandé pour la même heure une autre réunion du Conseil, qui n’a pas pour objet spécifique la Syrie et parle de « menaces sur la paix dans le monde », selon des sources diplomatiques.
Le régime syrien, défendu par ses deux alliés indéfectibles, la Russie et l’iran, a démenti toute attaque chimique dans l’ultime poche rebelle dans la Ghouta orientale, région stratégique aux portes de la capitale que ses forces semblaient hier soir en passe de reprendre entièrement.
Les Casques blancs, les secouristes en zones rebelles, un groupe insurgé ainsi que l’opposition en exil ont accusé le régime d’avoir mené une attaque chimique à Douma. L’union européenne a estimé elle que les indices pointaient « vers une nouvelle attaque chimique perpétrée par le régime ».
CHLORE ?
Il n’était pas possible de confirmer ces allégations de source indépendante. L’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un réseau de sources dans le pays, a indiqué ne pas être en mesure de confirmer une attaque chimique.
Mais les Casques blancs et L’ONG médicale Syrian American Medical Society (SAMS) ont affirmé dans un communiqué conjoint que 48 personnes avaient péri dans cette attaque aux « gaz toxiques ».
Ils ont également fait état de « plus de 500 cas, la plupart des femmes et des enfants », qui souffrent notamment de « difficultés respiratoires » et dégagent « une odeur semblable à celle du chlore ».
Une vidéo postée par les Casques blancs sur Twitter et présentée comme tournée après l’attaque chimique présumée montre un enchevêtrement de corps sans vie, dont ceux de femmes et d’enfants, allongés à même le sol, de la mousse blanche s’échappant de leur bouche.
MASSACRE
Firas al-doumi, un secouriste à Douma a évoqué « des scènes effroyables ». « Il y avait de nombreuses personnes en train de suffoquer, certaines sont mortes immédiatement », a-t-il dit à L’AFP. « C’était un massacre. Il y avait une très forte odeur qui a entraîné des difficultés respiratoires chez les secouristes. »