Le Journal de Quebec

Il faut deux employés pour le remplacer

- DIANE TREMBLAY

Un homme souffrant d’une déficience intellectu­elle après avoir manqué d’oxygène à la naissance fait le bonheur d’une entreprise de la Beauce.

Simon Giroux n’a pratiqueme­nt pas parlé au cours de l’entrevue. Il est resté assis à écouter sa mère, Aline Poulin-giroux, raconter son histoire qui va droit au coeur.

UNE QUESTION DE SURVIE

Qui n’a jamais chigné d’avoir à se lever le matin pour aller travailler ? Pour Simon, le travail est une question de survie.

« Ça fait 30 ans qu’il travaille ici, déjà ! » lance Mme Giroux, 71 ans.

Chez Cartonek, il récupère les entailles de carton pour en faire des ballots à l’aide d’une machine. L’entreprise d’économie sociale qui l’emploie fabrique des boîtes de carton pour diverses industries et différents usages.

« Quand Simon est en vacances, ça prend deux employés pour le remplacer et parfois trois. Il est très efficace. Il fait des beaux ballots qui se tiennent bien ! On n’a pas besoin de lui dire quoi faire. Il sait comment ça fonctionne », affirme Lionel Bisson, directeur général de Groupe Aptas qui regroupe quatre divisions, dont Cartonek.

IL SE SENT VALORISÉ

Grâce à son travail, Simon se sent valorisé. Il contribue à la société au lieu de passer ses journées à regarder la télé.

« Ça n’a jamais été un problème pour lui de se lever pour aller travailler. Au contraire, il faudrait plutôt l’attacher ! » poursuit Mme Giroux qui souligne que son fils était souvent prêt jusqu’à deux heures à l’avance à l’époque où il utilisait le transport adapté.

Maintenant, il habite dans un foyer d’accueil durant la semaine où il peut marcher jusqu’à l’usine. La fin de semaine, il revient à la maison.

« Le travail, c’est un moyen de le rendre un peu plus heureux. Il se sent utile et apprécié », ajoute sa mère.

« Quand je vois quelqu’un se moquer d’un handicapé, les cheveux me dressent sur la tête. Ils ont le coeur de travailler, contrairem­ent à d’autres qui ne font même pas l’effort », a-t-elle poursuivi.

Les petits plaisirs de Simon sont constitués d’une sortie au cinéma ou au restaurant de temps en temps.

« Je trouve cela bien ordinaire de voir ce que Walmart a fait. Je n’y allais pas souvent, mais je vais y aller encore moins ! » termine la mère.

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Depuis que Simon a intégré le marché du travail chez Cartonek, à Sainte-marie de Beauce, sa mère Aline Poulin-giroux (sur la photo) remarque qu’il est plus heureux. PHOTO PASCAL HUOT

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