Le Québec emprunte moins cher que l’ontario
Pour une première fois, la province affiche un coût d’emprunt moindre de 5 points
Après s’être d’abord approché de la parité l’an dernier, le coût d’emprunt du gouvernement du Québec est actuellement, et pour la première fois de l’histoire, de cinq points inférieurs à celui de l’ontario.
Mardi dernier, le gouvernement du Québec a émis 500 millions d’obligations sur le marché, c’est-à-dire des tranches de dette que les grands assureurs, des groupes d’investisseurs et des banques spécialisées peuvent racheter.
Le coût de financement du Québec, pour cette transaction sur une période de dix ans, s’est chiffré à 2,82 %, alors que celui de l’ontario se situe actuellement à 2,87 % sur la même période.
Le gouvernement Couillard attribue cet écart de cinq points de base (ou de cinq centième de pourcentage) à la bonne cote de crédit du Québec, que certaines agences ont récemment fait passer de « A » à « AA ».
Si l’on se réfère à la moyenne des transactions effectuées en date du 5 avril 2018, on parle plutôt d’un écart de quatre points.
UN REVIREMENT MAJEUR
On est loin des écarts monstres déjà observés entre les deux provinces.
En 2014, le coût de financement du Québec avait atteint un écart de 19 points de base plus élevé que celui de l’ontario.
En 2013, selon les données du PC-BOND, l’écart de financement était de 7 centièmes de pourcentage plus favorable pour l’ontario, sur une échéance de dix ans.
Par rapport au coût de financement actuel, on constate aujourd’hui un revirement de situation majeur : le Québec a amélioré son jeu de plus de 10 points de base.
« Une fois de plus, cela démontre l’ampleur du travail effectué depuis 2014 », a réagi le ministre des Finances, Carlos Leitao.
Si cet écart se maintient par rapport à l’ontario, le gouvernement Couillard estime qu’il sera en mesure d’économiser 14,7 millions de dollars par année.
« Concrètement, c’est plus d’argent qui ira directement dans l’amélioration des services à la population plutôt qu’en paiement d’intérêt sur la dette », a expliqué M. Leitao à notre Bureau parlementaire.
« Les retombées positives de notre politique budgétaire nous permettent aujourd’hui d’investir davantage pour améliorer la qualité des services à la population », se réjouit le ministre des Finances.
« CONCRÈTEMENT, C’EST PLUS D’ARGENT QUI IRA DIRECTEMENT DANS L’AMÉLIORATION DES SERVICES À LA POPULATION PLUTÔT QU’EN PAIEMENT D’INTÉRÊT SUR LA DETTE » – Carlos Leitao, ministre des Finances