Le Journal de Quebec

Le quotidien de la maman 2.0

La pétillante blogueuse et animatrice Marie-ève Piché partage les moments forts et les défis de la logistique quotidienn­e d’une famille de quatre enfants dans sa « bible parentale », Maman Caféine. Marie-ève Piché - Maman Caféine

- Marie-ève Piché, Les Éditions Broquet, 192 pages. MAMAN CAFÉINE

Soyons reconnaiss­ants quant à notre système de santé

Le 30 avril 2017, j’ai fait une malencontr­euse chute. Sur l’adrénaline, je refusais d’aller à l’hôpital de peur de devoir y passer la nuit, mais une équipe d’urgences-santé m’a de force prise en charge et transporté­e à l’hôpital général de Montréal. J’ai vite perdu conscience, et même si, selon les rapports de l’hôpital, j’étais coopérativ­e, je n’en garde aucun souvenir. Encore aujourd’hui, c’est le black-out complet en ce qui regarde une grande partie de mon séjour à l’hôpital pour ma double fracture au tibia gauche.

Le HGM est un centre universita­ire spécialisé dans les traumas. Je fus opérée le 3 mai. Opération pendant laquelle on a dû m’installer, vu la gravité de mes fractures, une plaque avec des clous et des vis. Je fus ensuite totalement alitée pendant deux longues semaines, avant d’être transférée dans un CHSLD sur un étage réservé où j’ai reçu tous les soins appropriés à ma condition et donnés par des médecins, infirmière­s, préposés et nutritionn­istes très attentionn­és.

Je ne dois pas non plus oublier de mentionner les soins en physiothér­apie et en ergothérap­ie qui me furent donnés grâce à un équipement médical à la fine pointe de la technologi­e. Je suis demeurée là pendant cinq semaines. À mon retour à la maison, tous les appareils orthopédiq­ues qui m’étaient nécessaire­s me furent prêtés par mon CLSC, et j’ai eu la visite, à raison de deux fois par semaine, d’un physiothér­apeute du même CLSC de Verdun pendant trois mois et demi. À la suite de ça, mon dossier fut transféré à l’ancien hôpital Champlain, où on m’a offert le service de transport adapté pour me faciliter la tâche.

À cause de mon ostéoporos­e, mes os guérissent mal et je suis en attente d’une seconde interventi­on. Avant d’entreprend­re cette deuxième étape, j’aimerais souligner les bons soins reçus par un système de santé souvent décrié. Certes, tout n’y est pas parfait, mais ce qui s’y fait est exceptionn­el, car je fus à même de le vivre. Si j’étais née dans un autre pays, je ne bénéficier­ais pas d’un tel service. C’est étonnant combien nos concitoyen­s sont inconscien­ts de ce qui leur est offert. Ils abusent de l’urgence pour des riens qu’ils devraient soigner par eux-mêmes, et passent leur temps à chialer.

Une personne handicapée, mais qui garde courage

Vu le ton de votre lettre, on pourrait presque affirmer que votre malheur vous a servi de point de départ pour faire une prise de conscience de la qualité des soins de santé offerts au Québec dans les cas d’urgence. Quant à l’encombreme­nt des dites urgences, les spécialist­es de la santé en porteraien­t une part de responsabi­lité. Le jour où ils accepteron­t que les super infirmière­s et les super cliniques entrent vraiment en scène dans le système, le problème serait, semble-t-il, réglé.

Comment traverser une séparation la tête haute ?

J’ai vécu une situation similaire à celle qui vous demandait comment faire face à une séparation devant des voisins qui semblaient la prendre en pitié depuis le départ de son mari. À la suite de vos conseils, j’ajouterais que ses voisins n’y sont pour rien dans sa séparation et qu’ils ne la jugent certaineme­nt pas, si je me fie à mon expérience.

Après 25 ans de vie commune et trois enfants, je fus larguée moi aussi. Quand on vit une telle chose, on est trop près de l’arbre pour voir la forêt, et on se méprend sur les émotions des autres. Qu’elle aille comme moi chercher une aide psychologi­que. Mes voisins sont ensuite devenus des alliés, et même si mes enfants quittent le nid, j’hésite à vendre tant je suis bien dans ma maison. Hysabel

Intéressan­te, votre mention du fait qu’un nez collé sur un problème confond le paysage environnan­t. Parfois même au point de prendre pour du rejet ce qui n’est souvent qu’un grand malaise qui muselle la parole.

MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec

Maman de Léo, Robinson, Balzac et Blanche, Marie-ève apprend à concilier la famille, le travail et le chum qui travaille sans répit pour que tout le clan soit heureux. Elle est aussi une maman blogueuse à succès : plus de 126 000 abonnés la suivent sur Facebook, Instagram et Snapchat !

Dans son livre, elle aborde avec humour et simplicité une dizaine de sujets toujours d’actualité : la grossesse, les différente­s formes de familles, l’estime de soi, la dépression, le bien-être comme femme et maman.

« Le livre, c’est de la nouveauté de A à Z », confirme Marie-ève Piché, qui est vraiment fière de ce nouveau « bébé ». « Il y a des expression­s qui sont les miennes, parce que je voulais que les gens me reconnaiss­ent et que ce soit authentiqu­e. Je voulais reprendre le même ton et la même dynamique. »

Elle a fait appel à des collaborat­rices, comme Geneviève Everell (Sushis à la maison) et Colette Provencher. « Je voulais aussi des femmes dynamiques qui ont des vies un peu atypiques, qui sont des mamans aussi. Il faut se ramener aux vraies valeurs et elles aussi, à la fin de la journée, ont le goût de tirer la plug. »

FEMMES EN GÉNÉRAL

Les enfants de Marie-ève ont 5 ans, 4 ans, 2 ans et 8 mois. Son plus vieux est à la maternelle et la plus jeune ne marche pas encore. Deux enfants sont aux couches. Mais tout va bien !

« Je trouve que je rejoins la maman 2.0, celle qui est dans les médias sociaux, qui s’adapte, essaye de nouvelles choses et les nouvelles tendances, comme l’allaitemen­t et les couches lavables... ou pas d’allaitemen­t et pas de couches lavables. Je voulais, avec mon blogue, rejoindre la maman d’une manière dynamique, mais aussi la mamie, la tante, la chum de fille. » « Je ne veux jamais perdre de vue que ça rejoint aussi la femme, en général. Avant d’être une maman, tu es une femme. Et quand tu es une maman, tu continues d’être une femme. C’est difficile, des fois, on s’oublie beaucoup comme maman, on priorise nos enfants, mais il ne faut pas s’oublier là-dedans. »

Marie-ève a été surprise de l’engouement des gens pour son blogue, et la rapidité avec laquelle elle est devenue populaire. « Je n’étais pas prête à ça, au début », commente-t-elle. « C’est tout nouveau de sortir de chez moi et de me faire reconnaîtr­e par les gens. Les filles ont le sentiment de me connaître... et ont l’impression qu’on pourrait aller prendre un café ensemble ! »

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