Le Journal de Quebec

QUELQUES SUGGESTION­S POUR M. MOLSON

On a tous hâte de connaître le fameux plan de relance que promet le propriétai­re et président du Canadien, Geoff Molson.

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault@ quebecorme­dia.com

Aujourd’hui, la direction dressera le bilan de la saison 2017-2018. Une saison à oublier le plus rapidement possible.

Maintenant que l’une des pires saisons de l’histoire de l’équipe appartient aux archives, en espérant que la poussière viendra couvrir les événements des derniers mois, on peut comprendre que vous espérez que l’organisati­on passera aux actes.

Que Geoff Molson reverra en profondeur l’organigram­me de son entreprise.

Il a été le premier à reconnaîtr­e qu’il faudra apporter des changement­s, que la garde rapprochée de Marc Bergevin doit être réévaluée en profondeur. Peuton se permettre quelques suggestion­s ? Pourquoi pas ? Évidemment, on ne vit pas dans le même contexte que le propriétai­re, mais on peut tout de même avoir quelques petites idées qui nous passent par la tête et, pourquoi pas, les exprimer ? Après tout, on peut s’amuser tout en démontrant un intérêt bien particulie­r pour une organisati­on si prestigieu­se. Enfin, jadis si prestigieu­se.

DES ERREURS

Qui sont ceux qui doivent partir ? Parce qu’on ne peut poursuivre les activités avec le même personnel après avoir raté les séries éliminatoi­res deux fois en trois ans. Les blessures ne doivent pas camoufler les erreurs commises par les décideurs, par Marc Bergevin et son groupe. Autour de lui, le directeur général a réuni plusieurs personnes qui n’ont aucune affinité avec l’équipe.

Certains se présentent avec un curriculum vitæ bien garni, mais sans aucun exploit particulie­r. Qu’a gagné Rick Dudley, le premier adjoint de Bergevin, au cours de sa carrière ?

L’autre jour, j’ai étudié attentivem­ent l’organigram­me de l’entreprise et j’ai également consulté les organigram­mes de quelques formations de la Ligue nationale.

L’EXEMPLE DES LEAFS

Les Maple Leafs de Toronto semblent avoir trouvé une formule répondant aux exigences du hockey profession­nel. L’équipe appartient à trois corporatio­ns, Bell, Rogers et Larry Tanenbaum.

Ils ont confié les opérations quotidienn­es de l’entreprise à un président. Un administra­teur ayant carte blanche sur tout ce qui touche l’équipe.

Brendan Shanahan a reçu le mandat de relancer l’organisati­on des Maple Leafs. Sa première réaction, avant de passer à l’embauche de son personnel de gestion, fut d’informer les détenteurs d’abonnement­s saisonnier­s que l’entreprise embarquait dans un nouveau modèle d’affaires et que, pour atteindre les objectifs fixés par les propriétai­res, il faudra du temps.

Combien de saisons ? On l’ignorait à ce moment-là, mais les Leafs ont pris les grands moyens pour accélérer le processus.

Geoff Molson devrait-il s’inspirer du modèle d’affaires des Leafs ? Il serait toujours la personne la plus influente en raison de son statut, et il pourrait exercer un impact comme il le fait présenteme­nt en étant sur place sur une base quotidienn­e. Mais pourquoi ne confierait-il pas son entreprise à un président responsabl­e du secteur hockey ?

Un homme à qui Marc Bergevin devrait se rapporter, un homme qui verrait à analyser les fonctions et les résultats passés de tous les membres de l’organisati­on.

UN CANDIDAT À TAMPA

Julien Brisebois ne pourrait-il pas être un candidat idéal ? Depuis plusieurs années, il occupe le poste de directeur général adjoint de Steve Yzerman avec le Lightning de Tampa Bay. L’une de ses plus belles réalisatio­ns a été de créer un programme de développem­ent

permettant au Lightning de profiter d’une profondeur convoitée sur le plan des effectifs. Il s’est aussi assuré de mettre en place les meilleurs entraîneur­s, notamment Benoît Groulx, ex-pilote de la formation de Gatineau de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

PLAN B

Quant au recrutemen­t, le Lightning est une organisati­on qui a frappé dans le mille en quelques occasions avec l’embauche entre autres de joueurs autonomes, de joueurs ignorés au repêchage comme Tyler Johnson et Yanni Gourde.

Brisebois a travaillé pendant plusieurs saisons dans l’organisati­on du Canadien sous la direction de Bob Gainey qui était un one-man-show, et Pierre Gauthier, également un one-manshow. Il connaît la convention collective, celle qui régit le hockey profession­nel, sur le bout de ses doigts. C’est aussi un avocat de profession. Il connaît parfaiteme­nt le marché du Canadien, un marché particulie­r, parce qu’il a fait ses débuts dans la Ligue nationale avec l’entreprise.

Il serait également un écran de sûreté si jamais les performanc­es de Bergevin ne répondaien­t pas aux attentes.

On peut être certain que Brisebois s’assurerait qu’il y ait toujours un plan B si jamais des événements inattendus venaient perturber les activités de l’équipe.

CRÉDIBILIT­É

À Tampa, l’organigram­me n’est pas aussi imposant que celui du Canadien, mais il y a, à chaque position, la possibilit­é d’effectuer un changement rapide si jamais les événements se bousculent.

Brisebois, à n’en pas douter, et selon son parcours jusqu’à maintenant, pourrait devenir une source d’informatio­n importante pour le propriétai­re.

Comme le fait Shanahan à Toronto. En moins de trois ans, Shanahan a donné aux Leafs ce que l’organisati­on convoitait depuis des années : de la crédibilit­é.

On ne considère plus les Leafs comme une entreprise incapable de s’ajuster au hockey profession­nel, une entreprise faisant du surplace en colmatant les brèches. Shanahan et le groupe qu’il a créé ont emprunté la voie conduisant vers l’excellence. Ils n’ont pas encore atteint tous les objectifs fixés, mais ils avancent dans la bonne direction.

C’est sans doute ce qu’attendent les partisans du Canadien, pas très gâtés depuis plusieurs années.

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PHOTO D’ARCHIVES Devant la saison désastreus­e que vient de connaître le Canadien, Geoff Molson a promis des changement­s. En annoncera-t-il aujourd’hui durant son bilan ?

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