Le paiement sur l’honneur dans les plans
La Ville étudie l’idée de permettre l’embarquement par toutes les portes dans le transport collectif
SAN FRANCISCO | Le maire Labeaume veut révolutionner la façon de payer pour prendre le transport en commun à Québec et permettre l’embarquement par toutes les portes dans le tramway, les trambus et tous les autres bus, afin d’accélérer les temps de parcours.
« Il faut que ça roule, dit Régis Labeaume. Les méthodes traditionnelles, c’est long. Sur le temps de parcours, le mode de paiement va être fondamental. On doit passer à une autre vitesse en termes de mobilité parce qu’on n’est pas là actuellement. »
Régis Labeaume a rencontré les autorités du Bay Area Rapid Transit (BART), qui s’occupent des trains de banlieue de la ville de San Francisco. Un réseau qui prend de l’âge, mais qui demeure extrêmement populaire. Il a discuté des méthodes de paiement utilisées par les clients du BART. Ceux-ci utilisent l’équivalent de la carte Opus.
MÉTHODES MODERNES
Pour Québec, il veut cependant ce qu’il y a de plus moderne, avec l’arrivée du transport structurant. D’abord, on vise un changement important dans le mode de paiement. Sans éliminer complètement le paiement traditionnel, celui-ci se fera éventuellement principalement sur téléphone intelligent, à partir d’un compte qui pourra être rechargé sur internet.
Le maire Labeaume étudie aussi la possibilité d’adopter le « paiement sur l’honneur ». Cela permettrait aux usagers d’embarquer par n’importe quelle porte du véhicule qu’ils empruntent, du tramway au simple bus. Ils devraient simplement scanner leur titre de passage à l’entrée de la station, ou à la porte du véhicule, sur des bornes de paiement.
On dit « sur l’honneur », car personne n’est posté à l’entrée pour vérifier si chacun a un titre valide. En revanche, des inspecteurs peuvent se pointer en tout temps et contrôler les passagers, imposant des amendes aux contrevenants.
Le paiement sur l’honneur est la méthode utilisée à plusieurs endroits dans le monde, soulignent Étienne Grandmont, d’accès Transports viables, et Alexandre Turgeon, du Conseil régional de l’environnement, qui participent à leurs frais à la mission de Québec à San Francisco. « Ça prend un changement de mentalité et ça prend aussi des investissements. Parce qu’il faut engager des inspecteurs », souligne M. Grandmont.
SUCCÈS À MONTRÉAL
La Ville de Montréal a d’ailleurs réalisé un projet pilote sur trois parcours et, devant le succès obtenu et un gain de plus de 1600 heures en deux ans, elle a décidé de l’étendre à 13 autres lignes de bus. Et on a réalisé que contrairement à ce qu’on pourrait croire, la fraude n’était pas si fréquente.
« Ça fait plus de 15 ans qu’on demande ça au Réseau de transport de la capitale. Il y avait une résistance au changement. Mais toutes les villes en Europe ont ça. Ça accélère l’embarquement et le débarquement. Tout ce que ça demande, c’est un petit lecteur de carte. Étant donné qu’on va l’avoir dans le tramway, on doit habituer les gens. Ce changement peut amener une amélioration en efficacité et en rapidité au service », a indiqué M. Turgeon.