Le Journal de Quebec

La fin pour Boucher

Le DG et entraîneur des Remparts quitte son poste après cinq saisons

- Mario Morissette l Mmorissett­ejdq

Après cinq saisons à occuper les fonctions d’entraîneur en chef et de directeur général des Remparts de Québec, Philippe Boucher a remis sa démission et quitté « la plus belle job au monde ».

Devant tous les membres de l’organisati­on (secteur hockey et bureau), sa mère et son fils Matthew, Boucher a annoncé sa décision en retenant difficilem­ent ses larmes pour amorcer ce qui devait être le bilan de la saison 2017-18.

Une décision mûrement réfléchie, amorcée au lendemain de l’éliminatio­n des Diables rouges aux mains des Islanders de Charlottet­own, la semaine dernière.

Boucher a confirmé ses intentions, mardi, au président des Remparts, Jacques Tanguay. Dans les heures suivantes, les rumeurs de son départ circulaien­t déjà à Sherbrooke, où le Phoenix était l’hôte du Titan d’acadie-bathurst.

« À la suite du tournoi de la coupe Memorial, j’avais pris la décision de poursuivre mon travail dès le lendemain. Cette fois, ma réflexion a duré un, deux, trois jours. J’ai pris le temps dont j’avais besoin et j’ai ensuite eu une longue conversati­on avec Jacques. J’ai vécu sept saisons dans le hockey junior, mais le temps est venu de passer à autre chose », a dit Philippe Boucher, qui avait hérité, le 4 juillet 2013, du lourd mandat de succéder « à une légende », Patrick Roy.

UN CADEAU DE GREC

Non seulement devait-il remplacer le visage de la concession la plus populaire de la Ligue canadienne de hockey, mais Boucher a dû prestement former une équipe compétitiv­e pour le tournoi de la coupe Memorial de 2015, reconstrui­re ensuite une formation dépouillée de ses vétérans et dégarnie de bons choix de repêchage. Un exercice périlleux dans un marché où le mot reconstruc­tion était banni du dictionnai­re.

« Je tiens à remercier tous les membres de l’organisati­on, les joueurs qui ont évolué pour les Remparts durant les cinq dernières années, ma mère, Matthew [son fils], Vanessa [sa fille], Lucy [son ex-conjointe] et tous mes amis. Enfin, merci aux partisans, ce fut un privilège de coacher devant vous. »

FATIGUE ET STRESS

Hockeyeur profession­nel pendant près de deux décennies et associé à la LHJMQ depuis sept ans (à ses deux premières sai- sons, il a occupé le poste de directeur général de l’océanic de Rimouski), Boucher compte bien s’accorder quelques mois de repos, voyager et profiter pleinement de son abonnement au club de golf La Tempête, où il loge parmi les actionnair­es. « Ça fait 27 ans que j’ai la pédale dans le fond ! Je vais prendre du temps pour moi et ma saison de golf ne se terminera plus au début du mois d’août. J’aimais me retrouver derrière le banc, mais je suis prêt à relever de nouveaux défis. Le coaching ne m’intéresse plus. »

UN LOURD FARDEAU

Mardi, une informatio­n expédiait Boucher chez le Crunch de Syracuse, dans les fonctions d’adjoint à l’entraîneur en chef Benoit Groulx. Cette formation de la Ligue américaine est associée au Lightning de Tampa Bay. « Si Benoit appelle, la réponse sera non », a tranché Boucher.

S’il appréciait encore l’adrénaline sécrétée durant les matchs, Boucher affirme que les fonctions de directeur général pesaient de plus en plus lourd sur ses épaules.

Ce genre de conciliati­on travail/ travail est de plus en plus commun dans la LHJMQ, où les hommes de hockey grisonnent à vue d’oeil.

« Porter deux chapeaux quand tout va bien, c’est le fun. Toutefois, la job de directeur général était devenue pesante. J’ai passé des nuits blanches à rebâtir le club et j’avais de plus en plus de misère à couper des joueurs [au camp d’entraîneme­nt] et de briser leur rêve ou d’en échanger durant les périodes de transactio­ns. J’ai le goût de faire autre chose. »

Malgré l’éliminatio­n hâtive des Remparts, au terme d’une saison régulière de 40 victoires, Philippe Boucher croit que l’équipe est sur la bonne voie.

« L’organisati­on est en santé et durant les séries éliminatoi­res, nos meilleurs joueurs étaient parmi les plus jeunes de l’équipe. Je vais d’ailleurs suivre leur progressio­n la saison prochaine. »

QUESTIONS SECONDAIRE­S

Dans le contexte, les questions se rapportant aux joueurs de 20 ans de l’édition 2018-19, au retour des Européens Philipp Kurashev et Tomas Dajcar, et aux besoins à combler durant la prochaine séance de repêchage étaient devenues bien secondaire­s.

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PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Sous le regard de tous les employés des Remparts, de sa mère et de son fils Matthew, Philippe Boucher a tourné la page sur cinq années de sa vie profession­nelle, hier, au Centre Vidéotron.
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