Le Journal de Quebec

Le fédéral corrige le tir en modifiant son appel d’offres

- MARTIN LAVOIE

Devant l’absence de soumission­s, le gouverneme­nt fédéral s’est assis avec les opérateurs d’autocars afin de revoir l’appel d’offres pour les déplacemen­ts lors du G7.

Le 30 janvier, Services publics et Approvisio­nnement Canada (SPAC) a publié une demande de propositio­n « pour le transport terrestre du 1er avril au 29 juin aux participan­ts du G7 ». Deux clients sont à servir : la GRC et le Bureau de gestion des sommets d’affaires mondiales Canada (BGS).

Une demande de propositio­n ne retient qu’un seul fournisseu­r. Le hic, c’est que le contrat est d’une ampleur colossale. En période de pointe, les 8 et 9 juin, le contrat prévoyait de fournir 258 véhicules, dont 126 autocars de 52 à 56 passagers et 63 bus navettes de 24 passagers.

Si bien qu’aucun fournisseu­r du Québec ni du reste du pays n’a répondu à l’appel. Ce qui a conduit le BGS et la GRC à consulter les transporte­urs lors d’une séance d’informatio­n, le 27 février, dans le but notamment « de déterminer la capacité de l’industrie à répondre aux besoins de transport du sommet », précise un document.

PÉRIODE ACHALANDÉE

Le premier appel a été remplacé le 2 mars par une demande d’offre à commandes individuel­les régionale, où la condition du fournisseu­r unique tombait. « Le processus d’approvisio­nnement n’a pas été annulé. Il arrive lors d’un processus non concluant qu’on doive ajuster la stratégie pour permettre de remplir le besoin », a avancé Pierre-alain Bujold, de SPAC.

« Si ça avait eu lieu en novembre, j’aurais pu m’asseoir avec deux ou trois compétiteu­rs, et prendre la tête pour faire une propositio­n, mais en juin, c’est trop exigeant, il faut gratter partout. L’ensemble des transporte­urs au Québec a déjà beaucoup d’ouvrage à cette période de l’année », explique Pierre Tremblay, du Groupe La Québécoise, un des gros joueurs dans la province avec près de 1000 véhicules.

Réal Boissonnea­ult, président d’autocar Excellence, à Lévis, et d’autocar Hélie à Bécancour, souligne un autre problème. « Il était impossible de répondre à la demande pour certains types de véhicules, comme les minibus de 21 places, il n’y en a pas beaucoup de disponible­s au Québec. »

PAS DE PERDANTS AU QUÉBEC

Pour la période de pointe, du 7 au 10 juin, jusqu’à 290 véhicules pourraient être requis selon l’appel actuel. Au maximum de leur capacité, ils pourraient transporte­r tout près de 10 000 personnes simultaném­ent.

« Le Ministère a reçu 21 réponses, qui font maintenant l’objet d’une évaluation », a poursuivi Pierre-alain Bujold. Le SPAC ne donnera pas d’autres informatio­ns en « raison des enjeux de sécurité liés au G7 ».

« À mon avis, il va y avoir de l’ouvrage pour tout le monde », a indiqué Pierre Tremblay, avant d’être mis au courant par Le Journal que des entreprise­s ontarienne­s avaient été retenues. « C’est le signe qu’il n’y en aura plus (d’autobus disponible­s) au Québec. Ils (le gouverneme­nt) ont refait leur devoir et ont été très respectueu­x envers les transporte­urs. »

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