Le Journal de Quebec

Richard Bain dit avoir été jugé comme un terroriste

- MICHAËL NGUYEN

Richard Henry Bain n’a jamais été accusé de terrorisme, mais le juge de première instance l’a condamné « en grande partie » comme si c’était le cas, affirme l’auteur de l’attentat du Métropolis.

« La décision du juge de citer un cas précis de terrorisme [pour rendre sa sentence] démontre l’emphase qu’il a mise sur la nature politique du crime », indique l’avocat Alan Guttman dans un document de cour dépo- sé hier à la Cour d’appel du Québec.

Bain, 67 ans, continue de croire que sa sentence de prison à vie sans possibilit­é de libération avant 20 ans devrait être réduite.

À VIE

« L’espérance de vie au Québec, pour un homme, est de 78 ans, plaide l’avocat. Considéran­t l’âge avancé de l’accusé [la sentence] implique qu’il passera presque tout le reste de sa vie en prison. »

Le meurtrier avait été déclaré coupable de meurtre au deuxième degré pour la fusil- lade au Métropolis, en 2012. Ce soir-là, la chef du Parti québécois Pauline Marois célébrait sa victoire aux élections provincial­es.

Bain s’était présenté armé à la salle de la rue Sainte-catherine. Il avait tiré un seul coup avant que son arme ne s’enraye, mais la balle a tué le technicien Denis Blanchette et blessé le technicien Dave Courage.

« Le principal facteur aggravant dans ce cas-ci est la nature politique du crime, qui est une attaque à notre processus démocratiq­ue, avait déclaré le juge Guy Cournoyer.

M. Richard Henry Bain a tenté de changer le résultat d’une élection et le cours de l’histoire. »

ERREUR CRUCIALE

Dans son document, l’avocat ajoute que le juge a commis une erreur cruciale en rendant sa sentence. Ce dernier aurait dû s’enligner sur le cas du caporal Denis Lortie qui, en 1984, avait tué trois personnes à l’assemblée nationale.

Il avait écopé de la prison à vie, avec une incarcérat­ion de 10 ans au minimum.

L’audience de Bain pourrait se poursuivre à l’automne.

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