EN RAFALE
VOYAGES FORMATEURS
En juillet, Jean Lafrance s’envolera pour la Normandie avec ses douze pensionnaires. Ils iront notamment visiter le Mémorial de Caen, extraordinaire musée qui retrace l’histoire du 20e siècle et des guerres mondiales. Afin de financer ce déplacement, les jeunes amassent des fonds grâce à différentes activités, notamment en opérant le camion de cuisine de rue des Oeuvres, qui se déplace à divers endroits durant la belle saison.
« Ils ont le droit d’aller voir autre chose que leur petite cour, ils ont le droit de rêver », remarque le père Lafrance, pour qui il est primordial de permettre aux jeunes d’ouvrir leurs horizons.
En plus d’être formatrices, ces expériences sont souvent marquantes. Ils apprennent à travailler en équipe et à s’organiser. Depuis 15 ans, des séjours en Bosnie ont aussi été organisés, de même que dans des villages très pauvres du Mexique, où les garçons ont aménagé des terrains de basketball et de jeux pour les enfants.
ATTIRÉ PAR LA POLITIQUE
S’il avait une seconde vie, Jean Lafrance aurait bien aimé se lancer en politique.
« Si j’avais 50 ans, j’irais », lance-t-il. Le sujet l’a toujours intéressé, et dans la famille tout le monde était conscientisé très tôt à l’importance d’aller voter. Sa plus grande chicane avec son père, qui les a empêchés de se parler pendant trois mois, concernait d’ailleurs un différend politique.
Au fil des années, il s’est lié d’amitié avec quelques politiciens, dont Jean Charest, avec qui il entretient une amitié sincère. Ce dernier avait pris l’habitude d’aller partager des repas avec les jeunes, à la maison, et de les inviter en retour à la résidence du premier ministre.
AVENIR DU MAGASIN PARTAGE
Après 40 ans d’activités, une réflexion s’est amorcée quant à la nécessité de maintenir le Magasin Partage, fondé par Jean Lafrance et des jeunes afin d’aider les familles démunies pendant la période des Fêtes. On leur fournit vêtements et nourriture afin de leur permettre de passer du bon temps.
« Après 40 ans, on se demande si on est encore utile, explique l’abbé Lafrance. Il y a tellement d’organismes qui ont ouvert leurs portes depuis, c’est normal qu’on se questionne. On le fait tous les deux ans, avec notre conseil d’administration. »