Le Journal de Quebec

Le maire Labeaume en remet quant aux radars photo

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Après avoir obtenu le pouvoir de fixer les limites de vitesse, Régis Labeaume veut maintenant décider combien de radars photo se trouvent sur les routes municipale­s, et où.

« Ça n’a aucun sens qu’aujourd’hui, en 2018, une Ville doive demander la permission au gouverneme­nt pour installer un radar photo sur telle rue, dans tel quartier. Ça ne fait aucun sens », a tranché le maire de Québec, hier, à la clôture du colloque de deux jours sur la sécurité routière initié par la Ville.

La démarche visait à alimenter la réflexion sur sa prochaine stratégie en la matière pour la période 2019-2023.

Le maire a insisté sur la nécessité pour la Ville de contrôler tous les leviers de la sécurité routière sur son propre réseau pour espérer obtenir « des résultats ». « On pense qu’on est assez intelligen­ts et compétents pour prendre toutes les décisions », a insisté M. Labeaume. À l’heure actuelle, 39 emplacemen­ts peuvent accueillir ces appareils à Québec, dont quatre fixes.

EXAMEN DE CONSCIENCE

Se refusant à prôner officielle­ment la « Vision Zéro », qui a pourtant fait l’objet de nombreuses discussion­s lors du colloque, Régis Labeaume a néanmoins dit adhérer à ses principes. « On n’est pas très porté sur le buzzword, on a peur un peu des modes, mais on fait exactement ça », a estimé le maire.

« En 2016, on a eu trois décès et 46 accidents avec blessés graves. Ça veut dire potentiell­ement une quarantain­e d’individus qui peuvent vivre toute leur vie avec un handicap. Peut-on accepter ça dans une communauté comme la nôtre ? La réponse est non », a lancé le maire à l’assistance d’environ 100 personnes.

La solution ? « Il faut développer ce que j’appelle une espèce de posture mentale qui se transforme en refus du danger. Ça veut dire que collective­ment, pas juste la Ville et pas juste les politicien­s, on décide qu’on refuse les dangers [sur les routes] », a dit le maire.

M. Labeaume a déploré le manque de « courtoisie » de certains automobili­stes aux passages pour piétons, ou encore les « comporteme­nts déviants » sur la route. « On en parle beaucoup, mais dans les gestes, on est très moyens », a-t-il évalué.

Étienne Grandmont, d’accès transports viables, a pour sa part estimé que la Ville, si elle pense mieux faire que la Vision Zéro, devra se doter d’un échéancier pour mener à bien son plan et créer une « task force » pour en surveiller la mise en place. « Il ne faut pas que ce soit la dernière fois qu’on se rencontre là-dessus […], il faut continuer à alimenter la discussion avec les citoyens », a-t-il conseillé.

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