Un opéra ludique et épique
Tomates est la nouvelle création du collectif L’orchestre d’hommes-orchestres
Pour sa toute nouvelle création Tomates, L’orchestre d’hommes-orchestres s’est inspiré d’un essai politique, du « fruit-légume » le plus répandu sur la planète et du héros d’un conte traditionnel qui part à la recherche d’un sabre.
Devant un café matinal, dans une brûlerie de la Basse-ville, Simon Drouin et Gabrielle Bouthillier avouent que les aventures du collectif de Québec ne sont pas évidentes à résumer et à expliquer.
« C’est très impressionniste. On n’est pas sûr de comprendre tout, mais on va vivre quelque chose. C’est un show de L’orchestre d’hommes-orchestres. On ne guide pas le spectateur dans une pensée », a laissé tomber Gabrielle Bouthillier.
À l’affiche, à partir de samedi, à la Caserne Dalhousie, à l’occasion de la saison nomade du Théâtre Périscope, Tomates, comme le décrit le collectif, est un opéra épique indiscipliné qui explore les notions de crise, d’anonymat, de pouvoir et d’enfermement.
Un opéra où sept personnes qui ont choisi de se retirer du monde délimitent, entourées d’objets, un nouveau territoire où tous ces éléments s’entrechoquent.
AVENTURE LUDIQUE
Tomates est une proposition artistique multidisciplinaire parsemée de réflexions politiques et raconte l’histoire d’un héros provenant d’un conte traditionnel qui part à la recherche d’un sabre.
Des tableaux, constitués d’états d’âme et d’idées, mis en musique par les performeurs-musiciens, dans un style classique-baroque, magnifient certains instants.
« Si les gens arrivent avec l’idée de voir un opéra comme on peut en voir au MET, à New York, ce n’est pas ça du tout. L’opéra est peutêtre le lieu qui est le plus interdisciplinaire dans tout ce qui est langage artistique. Il y a du visuel, du chorégraphique, du musical, une histoire et un côté littéraire. L’opéra devient une espèce de lieu commun pour aller jouer avec tous les codes et se permettre des sorties de route en permanence », a fait remarquer Gabrielle Bouthillier.
Simon Drouin et Gabrielle Bouthilier précisent que le collectif n’a pas fait de séance de brainstorming avec une intention de parler des enjeux actuels, qui peuvent surgir dans Tomates.
« On part de ce qui est vivant et bouillant en nous. Il n’y a pas de stratégie ou de calcul. On travaille l’art vivant avec ce que nous sommes comme humains », a laissé tomber Gabrielle Bouthillier.
Tomates, ajoute Simon Drouin, est une aventure ludique et où il y a de l’humour.
« On avait une volonté, pour ce projet-là, d’être dans un propos politique et d’en faire une réflexion sérieuse, et dans le plaisir en même temps. On raconte une histoire. C’est de l’art vivant et on laisse la liberté au spectateur d’inventer sa propre trame. Il y a plusieurs niveaux de lecture. »
«Onaimelemélange des choses. » – Simon Drouin