Le Journal de Quebec

Le français : notre identité en terre d’amérique

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je ne veux pas imposer ma langue, je veux la partager avec tous les nouveaux venus, en particulie­r ceux et celles qui vivent ici depuis longtemps et qui doivent se rendre à l’évidence qu’au Québec, le français est la langue commune. « Le 19 juillet 1974, Robert Bourassa (1933-1996), alors premier ministre (1970-1976 et 19851994), a fait du français la langue officielle du Québec par la Loi 22. »

L’intégratio­n des nouveaux venus devrait naturellem­ent passer par l’apprentiss­age et l’utilisatio­n quotidienn­e de la langue française : garderies, écoles, cégeps, à la maison et au travail. En ont-ils été informés dans leurs pays d’origine avant de venir immigrer ici alors que le dernier rapport de l’office de langue française révèle que 52 % des migrants qui ne connaissen­t ou n’utilisent pas le français sont ici depuis plus de 15 ans ?

Quand on sait que les immigrants vivent en majorité à Montréal, que les statistiqu­es indiquent que 51 % des Montréalai­s sont anglophone­s ou allophones contre 49 % de francophon­es, peut-on encore dire que Montréal est la deuxième ville francophon­e au monde ?

Ce n’est ni un caprice ni une lubie de prétendre que leur intégratio­n à la majorité francophon­e et leur socialisat­ion, tout en se faisant avec ouverture et compréhens­ion, devraient être des incontourn­ables. Une question d’estime et de respect pour notre accueil si chaleureux, cordial et inclusif. Malgré cela, nous constatons que la connaissan­ce de l’anglais, chez beaucoup de migrants non francophon­es, constitue l’attrait premier pour le travail.

Le dernier rapport du Vérificate­ur général du Québec, daté du 23 novembre 2017, confirme que la francisati­on des nouveaux arrivants est un échec total. Le laxisme du gouverneme­nt Couillard, à cet effet, est inquiétant et alarmant. Et dire que le ministre Jean-marc Fournier affirmait au printemps dernier que la langue anglaise était en danger à Montréal !

Parmi les articles importants de la charte québécoise sur la langue (Loi 101) pilotée par le docteur Camille Laurin, alors ministre de la Culture, il y a l’affichage commercial, où le français doit avoir préséance sur l’anglais. Promenez-vous un peu dans les quartiers de l’ouest et du nord de Montréal, juste pour constater à quel point cet article passe sous le radar. Et je ne m’attarderai pas ici au nombre incalculab­le de fois où des articles de cette loi ont été contestés devant les tribu-

naux par la communauté anglophone. Des causes, en plus, gagnées par ces mêmes anglos.

Même l’ex-ministre de la Culture Hélène David, qui a voulu faire adopter par les entreprise­s ayant une bannière en anglais, comme Costco, Guess, Urban Planet, Walmart, Best Buy, Home Sense, l’ajout d’un descriptif de quelques mots en français sous leur nom commercial, a mordu la poussière.

Doit-on conclure que les francophon­es laissent aller à la dérive le bateau linguistiq­ue parce qu’on est à l’ère de la mondialisa­tion, du multicultu­ralisme et du melting pot, sauce américaine? Un raisonneme­nt simpliste et périlleux qui menace notre survie tout court. Mais où se cache notre fierté? N’avons-nous pas le droit de réclamer ce que nos ancêtres ont défendu avec acharnemen­t? Notre rempart contre l’assimilati­on.

Jean Rajotte

Vos déclaratio­ns attribuées au ministre Jean-marc-fournier ne concernaie­nt nullement les minorités anglophone­s de Montréal, mais bien celles de l’extérieur de Montréal, dont le gouverneme­nt Couillard disait craindre pour la survie. Quant à l’échec de l’applicatio­n de la loi 101, nous, francophon­es, par nos institutio­ns, en sommes les premiers et principaux responsabl­es. Et vous me semblez balayer sous le tapis notre énorme manque envers les immigrants de langue française, comme les Maghrébins et les Haïtiens entre autres, qui peinent, même rendus à la deuxième génération, à se faire une place ici à cause de leur patronyme ou de la couleur de leur peau. Pour éviter de se retrouver dans 30 ans avec une langue française qui ne sera plus qu’un souvenir, qu’estce qui nous empêche de tout faire pour vivre notre multicultu­ralisme québécois en français, si nous le voulons sincèremen­t ?

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