Letang profite du moment
PHILADELPHIE | Il y a un an, Kristopher Letang regardait ses coéquipiers en veston et en cravate. Blessé au cou, le défenseur québécois a visité l’infirmerie pour les 23 derniers matchs de la saison dernière et pour les 25 rencontres de la deuxième conquête d’affilée de la coupe Stanley.
Letang avait revêtu son uniforme des Penguins pour les célébrations sur la patinoire du Bridgestone Arena de Nashville. Mais ce n’était pas le même sentiment.
« J’aurais tellement voulu jouer, je trouvais ça pénible de rester dans la peau d’un spectateur, s’est remémoré Letang en entrevue au Journal. Cette année, je veux en profiter pleinement. Je savoure chaque instant et j’ai un sourire dans mon visage.
« Je suis heureux, a-t-il continué. C’est du hockey tellement émotif et intense. Les joueurs jouent au meilleur de leur capacité. C’est une période excitante. L’an dernier, les joueurs me gardaient impliqué. Ils me posaient plusieurs questions, je regardais certains aspects du jeu et je pouvais leur donner mes commentaires. Je restais présent et j’étais dans les rencontres avec les entraîneurs. Je parlais assez souvent avec les plus jeunes joueurs de l’équipe. J’avais un rôle, mais il n’y a rien qui me rend plus fier que d’être dans l’action. »
Pour ce troisième match contre les Flyers, Letang a eu peur de déclarer forfait en raison d’une coupure à la main gauche survenue lors d’un contact avec Claude Giroux durant la deuxième rencontre.
« Nous avons pris la décision que j’étais pour jouer ce match seulement cinq minutes avant la rencontre », a-t-il dit.
Letang ne ressemblait en rien à un défenseur blessé. En plus de ses deux passes, le numéro 58 a mené son équipe avec un temps de jeu de 25 min 40 s.
REVENIR DE LOIN
En trois matchs depuis le début des séries, Letang est fidèle à lui-même avec trois passes et un dossier de +4. Le Québécois de 30 ans a connu une autre bonne saison avec une récolte de 51 points (9 buts, 42 aides) en 79 rencontres. Il a toutefois affiché un dossier de -9.
« Il y a eu des hauts et des bas, a-t-il répliqué. Au départ, je trouvais ça difficile. J’avais recommencé à patiner seulement une semaine avant le début du camp. J’étais un peu en retard sur les autres. J’avais demandé à Mike [Sullivan] de me faire jouer le plus de rencontres possible lors du calendrier préparatoire. Mais en début d’année, j’avais de la misère quand nous jouions deux matchs en deux soirs. Je revenais au jeu après une absence de huit mois. J’ai appris de cette expérience. Je me sentais mieux en fin de saison et depuis le début des séries, je joue du bon hockey. »
Les collègues de Pittsburgh l’ont d’ailleurs choisi comme représentant des Penguins pour l’obtention du trophée Bill-masterton, décerné au joueur faisant preuve de la plus grande persévérance et d’un esprit d’équipe exemplaire.
« Ce n’est jamais une bonne nouvelle puisque c’est un honneur qui récompense un joueur qui revient souvent de loin, a-t-il lancé avec le sourire. Je préférerais éviter les mauvaises nouvelles. »