7000 APPAREILS DORMENT DANS UN ENTREPÔT DEPUIS PRÈS DE 10 ANU
Entreposés depuis 10 ans, des appareils, dont des radios, risquent de devenir désuets
Près de 7000 pièces d’équipement électronique destinées aux services d’urgence québécois, dont des radios, dorment dans un entrepôt depuis près de dix ans, malgré les millions investis par Québec dans ces équipements et le risque que ceux-ci deviennent désuets.
À la fin de la dernière année, pas moins de 6819 des 29 264 équipements technologiques achetés en 2009 par le Centre des services partagés du Québec (CSPQ) étaient toujours scellés dans leurs emballages, a appris Le Journal.
Cela fait près de dix ans que certains de ces appareils, destinés notamment à la Sûreté du Québec et aux services préhospitaliers d’urgence, dorment dans un entrepôt.
« Dix ans, c’est une éternité », note Florent Parent, professeur en génie électrique et informatique à l’université Laval.
Parmi ces équipements, le CSPQ s’est procuré 7783 radios d’urgence (voir encadré). Il n’a pas été possible de savoir combien de ces radios sont toujours entreposées.
Cet entreposage prolongé, qui pourrait rendre ces équipements désuets, selon des experts consultés par Le Journal, coûte environ 200 000 $ par an aux contribuables. Ce montant comprend les coûts du loyer, de la surveillance, de la sécurité et la rémunération des deux commis d’entrepôt.
Cette facture s’ajoute aux 346 M$ investis jusqu’à présent dans ce controversé programme de radiocommunication, baptisé RENIR. À l’origine, RENIR devait être complété en 2008 et ne coûter « que » 144 M$.
CRAINTES
Invité à justifier la situation, le CSPQ indique que l’utilisation de ce matériel se fait « au fur et à mesure du déploiement auprès de la clientèle », comme la SQ et les services ambulanciers.
L’organisme assure que, malgré un entre- posage prolongé sur de nombreuses années, ces appareils « ne sont pas désuets » et qu’ils « seront utilisés pour le système RENIR »
Des experts craignent toutefois que le matériel informatique ainsi entreposé puisse être endommagé, si l’environnement dans lequel il se trouve n’a pas été contrôlé.
Ces spécialistes croient aussi que des changements technologiques pourraient rendre des instruments caducs à long terme.
« TEMPÉRATURE CONTRÔLÉE »
« C’est bien entretenu et la température y est contrôlée », plaide un porte-parole du CSPQ dans un courriel.
Il a toutefois été impossible de vérifier les prétentions de l’organisme, celui-ci ayant refusé au Journal d’accéder au matériel entreposé.
Le CSPQ assure que tous les équipements seront en service d’ici l’été. L’organisme ajoute que l’acquisition de cet équipement, en 2009, a permis aux Québécois de réaliser des économies d’échelle qu’il évalue à 53 M$.