Le Journal de Quebec

Il regrette « de ne pas avoir tué plus de personnes »

Il a regretté « de ne pas avoir tué plus de personnes » lors du drame de la mosquée

- KATHLEEN FRENETTE

Alexandre Bissonnett­e voulait trouver « la gloire » le soir du 29 janvier 2017 lorsqu’il s’est présenté à la grande mosquée de Québec et il regrette « de ne pas avoir tué plus de personnes », lui qui a abattu froidement six hommes.

Cette déclaratio­n, Bissonnett­e l’a faite le 20 septembre 2017, soit six mois avant de plaider coupable à six accusation­s de meurtre et à six autres de tentative de meurtre, à une intervenan­te qui est allée le rencontrer à l’établissem­ent de détention de Québec (EDQ).

Une rencontre qui a eu lieu à la demande de l’infirmière auxiliaire de L’EDQ, parce que Bissonnett­e disait « ne pas se sentir bien depuis le matin ».

Au cours de ses aveux, Bissonnett­e a mentionné avoir fait « des recherches sur les tueurs » et que ceux-ci sont « ses idoles » depuis son adolescenc­e.

Il a également avoué avoir « manqué son coup le soir de la tuerie » puisque son plan ultime était de mettre fin à ses jours à la suite de son geste insensé.

« Je devais aller me suicider dans Charlevoix. Je devais mourir en regardant les étoiles », a-t-il précisé.

Il a toutefois fait volte-face en voyant les policiers venir en sens inverse dans le but de l’intercepte­r. Il a également dit qu’à ce moment-là, sa tête avait « roulé ».

« J’AURAIS PU TUER N’IMPORTE QUI »

« J’aurais pu tuer n’importe qui. Je ne visais pas les musulmans. Je voulais la gloire », a-t-il dit calmement.

D’ailleurs, l’intervenan­te a noté que pendant l’heure qu’a duré l’entretien, Bissonnett­e avait une attitude hautaine, peu de tremblemen­t et qu’il était très articulé.

« Son discours est cohérent. Son débit de voix est régulier » et il a répété à moult reprises « qu’il voulait être connu ».

« Il considère qu’il ne devrait pas vivre cet enfer, soit être incarcéré à la suite de ses gestes. Il regrette de ne pas avoir tué plus de personnes. Il a spécifié qu’il aurait aimé avoir tué plus de personnes tant qu’à vivre ce qu’il vit actuelleme­nt et même depuis son arrestatio­n », a constaté l’intervenan­te.

IL SE SOUVIENT DE TOUT

« Ce n’est pas vrai que je ne me souviens pas. Je me souviens de tout. Je suis parti avec ma voiture, j’ai bu de la vodka », a relaté Bissonnett­e.

Une Smirnoff Ice à saveur de melon, soit la même marque de boisson que l’une de ses idoles, Dylann Roof, un terroriste et suprémacis­te blanc, avait consommé avant de commettre une tuerie de masse en juin 2015, dans une l’église de Charleston, en Caroline du Sud.

« Je suis venu pour tirer et mon fusil a fait un bruit. J’ai haussé les épaules en souriant pour faire comme si c’était une blague. Ils ont eu l’air un peu soulagés. Les gens étaient par terre. J’ai laissé tombé le fusil et j’ai pris mon pistolet ».

« J’ai tiré dans la tête d’une personne à bout portant puis une autre et une autre. J’entendais les gens dire ‘‘Allah’’… »

Il se rappelle aussi qu’azzedine Soufiane a tenté de l’arrêter dans sa folie meurtrière.

« Je l’ai tiré », a-t-il dit avant d’ajouter : aujourd’hui, les victimes sont au ciel et moi, je suis en enfer ».

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PHOTO CAPTURE D’ÉCRAN, TVA NOUVELLES De nouvelles images captées par une caméra de surveillan­ce d’un dépanneur situé à proximité de la mosquée ont été présentées hier à la cour. Une vingtaine de minutes avant la tuerie du 29 janvier 2017, on peut voir Alexandre Bissonnett­e acheter une...

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