Le maire demande des excuses à Gosselin
Les discussions se sont corsées, hier, au conseil sur le projet de tramway
Le débat sur le réseau de tramway-trambus s’est encore une fois envenimé, hier, au conseil municipal, alors que le maire a demandé des excuses au chef de l’opposition pour avoir « blâmé » les professionnels de la Ville.
« Je trouve dégueulasse la façon du chef de l’opposition de blâmer les professionnels qui ont fait ce travail-là », s’est emporté le maire Régis Labeaume, à la suite de l’intervention de Jean-françois Gosselin.
En attaquant l’équipe du maire pour son projet dessiné « sur le coin d’une table », celui-ci avait écorché les professionnels de la Ville et leur travail lors des consultations publiques.
« Ce qui m’a frappé, c’est l’incapacité des professionnels du projet à rejoindre les interrogations qui préoccupent grandement les citoyens. […] Le maire et son équipe s’époumonent depuis des semaines à dire qu’ils travaillent sur le tramway depuis huit ans. Si c’était vrai, les professionnels de la Ville auraient eu des réponses pour les citoyens », a lancé M. Gosselin.
Cette tirade a hérissé le maire. « Je pense que ça ne se fait pas. Tout le monde a remarqué le professionnalisme de ces gens-là. Je veux lui dire ceci : dans toute sa vie professionnelle, il n’arrivera pas à la cheville des professionnels qui ont expliqué le projet », a lancé le maire, qui a réclamé des excuses.
Il serait heureux que le chef de l’opposition s’excuse de ce qu’il a dit auprès de ces gens-là. « Au moins, ça serait [faire] amende honorable. »
MÉLANÇON NUANCE LES PROPOS
Le collègue de Jean-françois Gosselin chez Québec 21, Stevens Mélançon, a cru bon d’intervenir pour nuancer les propos de son chef.
« Ce que le chef de l’opposition voulait dire, c’est qu’on ne blâme pas les professionnels. On voulait mentionner que le projet n’est pas prêt et on veut avoir les réponses aux questions qu’on pose. »
Jean-françois Gosselin a également accusé le maire de faire une « campagne de désinformation » avec ses publicités à la radio qui, selon lui, présentaient des faits erronés, notamment sur l’investissement du gouvernement qui ne couvre pas 100 % des 3,3 milliards de dollars du projet et sur le nombre de kilomètres de voies retirées aux automobiles.
Le maire a répliqué que Québec 21 est « seul sur son île » à s’opposer au projet.
DES INQUIÉTUDES
Par ailleurs, un citoyen du boulevard PIE-XII, Denis Lemay, s’est présenté au micro pour s’inquiéter du bruit, de la destruction du milieu et de la perte de valeur des maisons derrière lesquelles passera le tramway. Elles seront invendables, selon lui.
« Plusieurs de mes concitoyens ont perdu le sommeil à cause de cette bombe-là qui nous est tombée dessus. »
« Toutes les propriétés, partout dans le monde, où il y a du transport collectif augmentent de valeur, a rétorqué le maire. Retrouvez le sommeil, ça presse ! »