Le Journal de Quebec

Une course au financemen­t pour acquérir le Saintjérôm­e

Le MCQ, qui a priorité, a encore deux mois pour l’acheter

- SOPHIE CÔTÉ

Le Musée de la civilisati­on, conjointem­ent avec le Musée des beaux-arts de Montréal, a jusqu’au 11 juin pour trouver les fonds nécessaire­s afin de se prévaloir de son droit de premier refus pour acquérir le Saint Jérôme de grande valeur que le Musée des beaux-arts du Canada veut acheter à la fabrique Notre-dame de Québec.

Cette toile réalisée au 18e siècle par le peintre français Jacques-louis David, intitulée Saint Jérôme entendant les trompettes du Jugement dernier, est convoitée par le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), comme l’a confirmé ce dernier hier. Pour avoir les sommes nécessaire­s à l’acquisitio­n, le MBAC a décidé de vendre aux enchères une oeuvre de grande valeur de sa collection, soit La tour Eiffel de Marc Chagall, une décision qui a soulevé bon nombre de critiques.

DEUX MOIS RESTANTS

Selon le directeur du Musée de la civilisati­on (MCQ) à Québec, Stéphan La Roche, c’est lorsque le MBAC a déposé une offre écrite en décembre pour acheter le Saint Jérôme – que la fabrique de la paroisse Notre-dame de Québec cherche à vendre – que son organisati­on s’est mise à la recherche de solutions, intéressée à ce que l’oeuvre « reste à Québec et au Québec ».

Le Musée de la civilisati­on détient pour ce tableau un droit de premier refus qui lui permet d’égaler une offre externe en vertu d’une convention de dépôt qui l’unit à la fabrique.

Selon ce contrat, le musée a six mois pour ce faire, soit jusqu’au 11 juin. Il s’est allié au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), souhaitant également acheter l’oeuvre, pour réunir les sommes nécessaire­s, soit « plusieurs millions ».

ARGENT ET MAIN TENDUE

« On est en train de chercher des mécènes. On a aussi approché le gouverneme­nt du Québec pour leur dire que c’était une oeuvre importante. Et on a encore deux mois pour trouver une solution », a indiqué M. La Roche, qui tend de nouveau la main au MBAC pour travailler « en partenaria­t » dans ce dossier.

Dans un communiqué hier, le MBAC justifiait sa décision « mûrement réfléchie » de vendre La tour Eiffel de Chagall pour acheter le Saint Jérôme de David en soulevant que ce « trésor national » avait été dans la mire de musées étrangers.

Même si le Musée de la civilisati­on achetait l’oeuvre, le Chagall sera tout de même vendu aux enchères, a précisé le MBAC, affirmant « poursuivre sans relâche l’objectif » d’acquérir le tableau de David qui « manque » à sa collection, « la plus vaste d’art français au pays ».

— Avec la collaborat­ion de Michel Bellemare, Agence QMI

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