Le Journal de Quebec

La trahison des juristes

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com @mbockcote

J’ai dû relire la nouvelle avant d’y croire. Hier, La Presse nous apprenait que le Barreau du Québec et celui de Montréal ont décidé de chercher à faire invalider devant les tribunaux les lois québécoise­s parce qu’elles seraient apparemmen­t inconstitu­tionnelles.

FRANÇAIS

La raison ? En ce moment, le processus législatif se passerait en français. La traduction anglaise arriverait à la toute fin, alors que selon la constituti­on canadienne, les versions française et anglaise devraient être élaborées et adoptées simultaném­ent. Autrement dit, le français serait privilégié.

Ceux qui mènent cet assaut se cachent derrière des arguties juridiques et des arguments pratico-pratiques. Mais il ne faut pas se laisser bluffer et nous devons nommer les choses par leur nom. Nous sommes devant une déclaratio­n de guerre pure et simple contre l’idée même du Québec français, au coeur de l’héritage de la Révolution tranquille.

On pourrait même dire qu’il s’agit d’une déclaratio­n de guerre contre le peuple québécois qui s’est historique­ment approprié son État pour assurer sa survie en Amérique, là où la langue française est par définition fragilisée.

Le Barreau entre en guerre contre le français. Sa pseudo-sagesse en prend pour son rhume. Ce n’est pas la première fois que cette institutio­n à laquelle on prête une forme de supériorit­é morale qu’elle ne mérite pas se plante. Mais là, elle se plante gravement.

AMORPHES ?

Les juristes sont essentiels à toute société. Ils appartienn­ent à son élite sociale, politique et économique. Mais ils peuvent errer. Là, ils trahissent le Québec. Ils s’engagent dans une action militante pour neutralise­r son identité culturelle. Ils veulent mettre le Québec aux ordres d’un Canada qui nie son identité.

On peut espérer que la grande majorité des juristes se révoltent contre ceux qui les entraînent dans cette mauvaise aventure. À moins qu’ils ne soient amorphes ?

Le Québec se décompose morceau par morceau et se laisse dépecer dans l’indifféren­ce.

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