Le Journal de Quebec

Une usine remplie d’armes prohibées

Les dirigeants de l’entreprise auraient mentionné à leurs employés qu’il s’agissait plutôt de fusils de paintball

- CLAUDIA BERTHIAUME

Deux dirigeants d’une usine de métal de Montréal auraient fait croire à leurs employés qu’ils concevaien­t des fusils de paintball alors qu’ils fabriquaie­nt plutôt de vraies armes à feu sans permis.

C’est ce que tentera de démontrer la Couronne au procès devant jury de Jean-pierre Huot et Pierre Larivière, qui a débuté hier au palais de justice de Montréal.

Les deux hommes, respective­ment âgés de 61 et 63 ans, sont accusés de fabricatio­n d’armes à feu prohibées, de silencieux et de chargeurs à grande capacité, et de possession d’armes à feu prohibées sans détenir les permis et les enregistre­ments nécessaire­s.

Jean-pierre Huot fait également face à deux chefs de cession d’armes à feu sans autorisati­on.

GRÂCE AUX PATROUILLE­URS

Ce sont des patrouille­urs qui auraient découvert le pot aux roses dans la nuit du 13 mars 2014, en répondant à un appel pour un système d’alarme qui s’était déclenché, rue Salley, dans l’arrondisse­ment de Lasalle.

Les policiers montréalai­s ont constaté qu’il y avait eu une introducti­on par effraction dans l’usine Perfection Métal, a relaté le procureur de la Couronne Éric Poudrier dans son exposé d’ouverture. C’était la deuxième fois en six semaines.

En inspectant les lieux, les agents auraient découvert plusieurs armes, chargeurs, silencieux et douilles, à la vue de toute personne circulant dans l’usine.

Ils auraient aussi trouvé des outils et des plans servant à assembler les armes à feu.

Des enquêteurs de l’escouade régionale mixte ont donc été appelés pour fouiller les lieux de fond en comble. Les limiers auraient ainsi mis la main sur des bons de livraison de fusils de paintball dans les documents de l’entreprise.

« Cela ne servait qu’à berner ceux qui auraient pu poser des questions, et surtout à donner une apparence légitime à la compagnie », a soutenu la Couronne.

EMPLOYÉS BERNÉS

Même les employés croyaient fabriquer des fusils destinés à tirer des balles de peinture alors qu’il s’agissait de véritables armes létales, a poursuivi Me Poudrier, qui fait équipe avec Me Philippe Vallières-roland.

Ni l’entreprise ni aucun de ses dirigeants ne possédaien­t de permis pour ce faire, d’après ce qui a été relaté au jury de sept hommes et cinq femmes.

L’enquête policière ne s’est pas arrêtée là. Les limiers auraient réussi à retracer deux douzaines d’armes à feu ayant des caractéris­tiques semblables à celles retrouvées dans l’usine de Lasalle, éparpillée­s dans 18 endroits, entre Montréal et Kingston, en Ontario.

Par l’entremise d’un expert en balistique, la Couronne tentera de prouver que ces armes, obtenues par le biais d’un trafic, provenaien­t de Perfection Métal.

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PHOTOS COURTOISIE 1. Un bac bleu avec quelques armes au fond trouvé dans l’usine. 2. Une boîte remplie de silencieux. 3. Une arme sur une table dans l’immeuble. 3
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