Des destinations soleil sous haute surveillance
Un corps s’est même échoué devant les touristes sur une plage à Acapulco
Policiers armés sur la plage, rues mieux éclairées et climat tendu, les destinations prisées des Québécois au Mexique sont sous haute surveillance après une recrudescence de la violence observée au cours des derniers jours.
La guerre que se livrent les narcotrafiquants rivaux ne s’estompe pas et les cadavres s’empilent même dans les destinations touristiques. Dimanche, des touristes ont fait une macabre découverte à Acapulco quand un corps s’est échoué sur une plage après une présumée fusillade.
Le Québécois Pierre Brassard, qui va à Acapulco tous les hivers depuis 33 ans, a remarqué que l’armée était plus présente que l’an dernier, voyant souvent des militaires en patrouille deux par deux dans les rues populaires.
L’homme de 63 ans a vu les meurtres et fusillades relatés dans les journaux locaux, mais n’a jamais entendu de coups de feu.
Le gouvernement canadien a mis à jour son avis de sécurité du Mexique à la fin du mois de mars en déconseillant aux touristes canadiens de se rendre dans les États du nord ou de l’ouest du pays, incluant Acapulco.
Les problèmes de violence dans cette ville sont d’ailleurs connus depuis longtemps.
« On n’envoie plus de Québécois là-bas depuis plusieurs années », insiste Jean Colette, président de l’association des agents de voyages du Québec.
CANCÚN AUSSI
La violence semble aussi se déplacer vers l’est, notamment à Cancún, une ville appréciée des touristes.
Les médias britanniques ont fait état hier de neuf meurtres en 36 heures, ce qui porte à 100 le nombre de décès liés aux cartels de drogues depuis le début de l’année à Cancún. Ces violences ne semblent cependant pas viser directement les touristes.
Paul Arsenault, de la Chaire de tourisme Transat à l’université du Québec à Montréal, s’attend à ce que le gouvernement s’empresse d’étouffer cette violence compte tenu de la popularité de cette grande ville auprès des touristes.
SÉCURITÉ RENFORCÉE
Tayna Henderson, une Québécoise qui vit depuis plusieurs années au Mexique, croit qu’il n’y a pas vraiment d’inquiétudes si les voyageurs restent dans les zones touristiques à Cancún et ne cherchent pas à obtenir de la drogue.
À Playa del Carmen, la sécurité a été renforcée et les policiers assurent une présence visible avec les gyrophares allumés sur leur voiture, raconte Denis Gingras, propriétaire du restaurant Los Tabarnacos, ce qui est plutôt rassurant à ces yeux.
« Le Mexique ne veut pas perdre la Riviera Maya comme elle a perdu Acapulco », ajoute Marc Pelletier, qui vit à Playa del Carmen depuis trois ans.
« ON N’ENVOIE PLUS DE QUÉBÉCOIS LÀ-BAS [ACAPULCO] DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES » – Jean Colette, président de l’association des agents de voyages du Québec