Le Journal de Quebec

Le commando d’urgences-santé

Des paramédics d’élite seront envoyés au G7 dans quelques semaines pour les interventi­ons dangereuse­s

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Formés pour intervenir lors d’attentats terroriste­s et équipés comme des policiers du SWAT, une douzaine de paramédics de l’escouade tactique d’urgences-santé seront déployés dans Charlevoix pour d’éventuelle­s interventi­ons à haut risque au sommet du G7.

« Je ne donnerais pas ma place à personne. Si ça dégénère, on est prêts », lance d’un calme olympien Philippe Desrosiers, qui évolue au sein du Groupe d’interventi­on médicale tactique (GIMT) depuis sa création en 2004.

Son partenaire Stéphane Laberge et lui sont parmi les 12 ambulancie­rs spécialisé­s qui se rendront à La Malbaie en juin pour le rassemblem­ent des plus grandes puissances économique­s du monde. Même s’il ne s’agit pas de leur territoire, leur expertise unique au Québec s’avère indispensa­ble.

LE CALME AVANT LA TEMPÊTE?

Comme tous les intervenan­ts d’urgence de la province, les deux amis ont entendu les rumeurs voulant que les manifestan­ts plus radicaux et les Black Blocs se soient faits discrets dans les derniers mois afin de revenir en force pour le G7. Peu importe la situation à laquelle ils seront confrontés pendant leur séjour, ils sont convaincus d’avoir été préparés à toute éventualit­é.

« On se fait demander à l’occasion si on a peur d’aller au G7, mais la réponse est non, parce qu’on sait qu’on a tous les outils pour bien intervenir, et en plus, on est entourés d’armoires à glace [les policiers des groupes d’interventi­on] », dit Stéphane Laberge.

Les paramédics du GIMT doivent compléter une vingtaine de formations et simulation­s chaque année. Ce perfection­nement s’effectue presque toujours avec les policiers ou les pompiers, puisque lorsqu’ils répondent à de réels appels, le travail d’équipe est la pierre angulaire de leur travail.

DOSSIER IRRÉPROCHA­BLE

Pour joindre cette escouade d’élite, il faut avoir au moins trois ans d’expérience ainsi qu’un dossier irréprocha­ble. S’enchaînent ensuite les tests théoriques, les examens pratiques, où les paramédics doivent prodiguer des soins réguliers dans un environnem­ent extrêmemen­t stressant, des qualificat­ions physiques, des examens psychométr­iques ainsi qu’une entrevue.

Stéphane et Philippe, âgés de 51 ans et 58 ans, pratiquent de nombreux sports afin de conserver la forme physique. Pas le choix, considéran­t l’imposant équipement qu’ils doivent traîner lors de leurs interventi­ons et les conditions difficiles dans lesquelles ils sont parfois appelés à travailler.

Comme les appels nécessitan­t les services du GIMT ne sont pas aussi fréquents que les autres, les partenaire­s doivent souvent agir à titre de paramédics réguliers. « Mais on a toujours hâte que le téléphone sonne, de recevoir un appel du GIMT, lance Philippe Desrosiers. C’est notre dada, c’est ce qu’on aime le plus faire. »

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