Danger de xénophobie
En s’acharnant à faire de la politique électoraliste dans des domaines aussi sensibles que l’immigration et la laïcité, nos politiciens risquent d’annihiler le proverbial sens de l’hospitalité des Québécois et de générer la xénophobie.
Le show médiatique des ministres libéraux sur les migrants à la frontière et la bravade du premier ministre sur la policière voilée accroissent la méfiance des uns à l’égard des autres.
LES IDÉES CLAIRES
Le laxisme du gouvernement Couillard en matière de laïcité, son inclinaison à vouloir hausser les seuils d’immigration pour satisfaire les doléances du patronat et sa mollesse dans la protection de la langue française et de la culture ravivent le débat identitaire en cette veille électorale.
L’insensibilité habituelle du premier ministre le rend sourd aux appréhensions et aux aspirations de la majorité de la population. Dans un mandat de quatre ans, ce gouvernement n’a su qu’adopter une loi portant sur les services publics à visage découvert avec une réglementation qui souffre d’interprétations variables et qui n’est pas assurée de passer le test des tribunaux.
Le port de signes religieux par les employés de l’état, la francisation et l’intégration des immigrants, les accommodements déraisonnables et le cours d’éthique et culture religieuse sont quelques chantiers laissés en plan par le gouvernement Couillard. Faute de contribuer à un large consensus social transcendant la partisanerie, le premier ministre antagonise les Québécois entre eux et amplifie la peur de l’étranger.
RESTER HUMAIN
Dans un monde devenu de plus en plus inégalitaire où les pays du Sud souffrent terriblement de la surexploitation des ressources faites par les pays du Nord, le phénomène migratoire ne se résorbera pas. Tant et aussi longtemps que les pays riches accapareront la richesse sans améliorer les conditions de vie au Sud, le phénomène s’amplifiera.
Il ne faudrait surtout pas que les migrants deviennent la chair à canon de la prochaine campagne électorale.