Le Journal de Quebec

Gaspillage et négligence dans le dossier RENIR

L’opposition réagit à la suite de révélation­s du Journal

- NICOLAS LACHANCE – Avec la collaborat­ion de Geneviève Lajoie et Patrick Bellerose

L’opposition crie au « gaspillage » et à la « négligence » parce que des pièces électroniq­ues destinées aux services d’urgence québécois dorment dans les entrepôts du gouverneme­nt depuis 10 ans.

Pas moins de 6819 des 29 264 équipement­s technologi­ques achetés en 2009 par le Centre de services partagés du Québec (CSPQ) étaient toujours scellés dans leurs emballages, révélait Le Journal hier matin, ce qui préoccupe « extrêmemen­t » la Coalition avenir Québec et le Parti québécois.

« C’est du gaspillage. Ça, c’est clair », a critiqué le député de La Peltrie, Éric Caire.

Le CSPQ souligne avoir fait une économie d’échelle en se procurant une grande quantité de marchandis­e électroniq­ue, notamment des radios, à un plus faible prix il y a 10 ans. La CAQ réfute cet argument.

« Ce qui m’attriste encore plus, c’est quand on me dit : “Ç’a été acquis il y a 10 ans, mais ça ne sera pas désuet”, quand on sait à quelle vitesse les technologi­es évoluent », a fulminé le député de la CAQ.

De plus, cet entreposag­e prolongé a coûté environ 200 000 $ par an en raison des coûts du loyer, de la surveillan­ce, de la sécurité et de la rémunérati­on des deux commis d’entrepôt.

Cette facture s’ajoute aux 346 M$ investis jusqu’à présent dans ce controvers­é programme de radiocommu­nication, baptisé RENIR. À l’origine, RENIR devait être complété en 2008 et ne coûter « que » 144 M$.

Encore un flop qui prouve l’incapacité de gérer du CSPQ, indique la CAQ. « Je suis toujours un peu mystifié de voir la capacité, qui semble infinie, du CSPQ, à être associé à des fiascos et à de la mauvaise gestion. […] J’ai vraiment hâte que le président du Conseil du trésor mette minimaleme­nt cette organisati­on-là en tutelle », a relaté Éric Caire.

« INEXCUSABL­E »

La députée péquiste Diane Lamarre soutient qu’il s’agit de « négligence » de la part du CSPQ et demande qu’une vérificati­on soit faite en plus d’augmenter la surveillan­ce de l’organisme.

« Comment peut-on retarder, de façon aussi prolongée, l’utilisatio­n d’équipement­s, équipement­s qui, en plus, vont avoir une durée de vie parce que c’est des technologi­es informatiq­ues ? Alors, c’est complèteme­nt inexcusabl­e, inexplicab­le », a-t-elle souligné.

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