Le Journal de Quebec

Psycho / Le courrier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Les injustices de notre système de santé

En lisant ce matin le merveilleu­x témoignage de cette Anonyme qui nous racontait les excellents soins reçus dans notre système de santé pour une double fracture au tibia gauche, je ne peux me retenir de lui répliquer. Cette personne voulait prouver à tous ceux et celles qui critiquent le système, dont je fais partie, qu’ils manquent d’objectivit­é, et que tout n’est pas à rejeter dans celui-ci.

C’est un fait que lorsqu’on a un problème de santé bien concret, bien net et bien clair comme une fracture par exemple, on te donne le beurre et l’argent du beurre. Rien ne sera ménagé pour te soigner et te guérir parce qu’on peut identifier clairement ton mal et ce qu’il faut faire pour en venir à bout. Il en est de même pour des tas d’autres bobos identifiab­les à l’oeil nu. Dans ce cas on va te traiter plus que correcteme­nt.

Mais qu’en est-il de tous ceux et celles qui arrivent avec une panoplie de problèmes diffus et dont l’identifica­tion demanderai­t du temps, de l’énergie et une grande empathie de la part du personnel soignant? Et bien ceux-là, ils vont manger leurs bas avant qu’on fasse quoi que ce soit pour eux. Personne n’a de temps à perdre avec ça. Dehors les chiens pas de médailles!

Autrement dit, ceux et celles, qui auront été assez intelligen­ts pour avoir des bobos visibles et palpables, gagneront le gros lot. Les autres, arrangez-vous! Devant un tel constat, ça donne quasiment envie de se casser un pied pour avoir le droit d’entrer par la grande porte d’un hôpital pour recevoir les soins appropriés. Peut-être qu’ensuite, si on tombe sur un bon médecin, un médecin empathique et avec le goût de soigner toutes les sortes de bobos, même ceux que certains appellent les bobos imaginaire­s, peut-être daignera-t-il s’attarder sur mon cas.

Mais en attendant, je continue de penser que ce n’est pas la médecine qui n’est pas adéquate au Québec, mais plutôt certains médecins qui ne sont pas dignes de porter ce titre. Moi je suis certaineme­nt tombée sur le mauvais numéro à la loterie de la santé. Ginette

Vous touchez, par le type de problème qui semble vous affecter sans que vous ne le nommiez, à une zone grise de la médecine. Soit celle des problèmes qui ont des conséquenc­es physiques sur ceux et celles qui en sont porteurs, mais dont la source est difficilem­ent identifiab­le, ou encore attribuabl­e à ce qu’on appelle, des problèmes d’ordre psychosoma­tiques.

Tous les médecins ne sont pas aptes à les diagnostiq­uer correcteme­nt et encore moins à les soigner, puisque pour être compris, ils font appel à des qualités humaines qui ne relèvent pas de la médecine physique pure, mais d’un mélange de compétence­s incluant l’empathie, l’humanisme et la psychologi­e. Comme on ne doit jamais se contenter d’un « Non vous n’avez rien! » quand on se sent malade. Pourquoi ne feriez-vous pas une nouvelle tentative auprès d’une autre instance médicale?

La religion pis après?

J’aime beaucoup te lire Louise, mais pourrais-tu me dire pourquoi tant de gens ont envie de t’écrire pour parler de leurs croyances religieuse­s, alors qu’on vit dans un Québec où, si on n’exclut certains immigrants du Maghreb et d’amérique du Sud, quasiment plus personne ne croit en Dieu? Je suis moi-même athée depuis l’âge adulte et je te jure que plus personne ne me fera changer d’avis. Yves B.

La pratique religieuse a subi un net recul au Québec, on ne peut le nier, mais ça ne signifie pas que les gens, incluant ceux qui ne pratiquent plus, ne croient plus en Dieu. Si je me fie aux statistiqu­es parues dans le Journal Le

Monde au début février dernier : « En janvier 2013 on recensait que 84 % de la population mondiale était religieuse. Les chrétiens représenta­ient 32 % de ce nombre, les musulmans 23 %, les hindous, les bouddhiste­s 7 % et les juifs 0.2 %

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