Le Journal de Quebec

Sa vie bouleversé­e par une balle perdue

Elle a vécu l’enfer alors qu’elle a été atteinte par balle à l’âge de 11 ans

- STÉPHANIE GENDRON

RIVIÈRE-DU-LOUP | Pascale Malenfant était passagère dans la voiture de sa mère lorsqu’un inconnu de 19 ans qui venait de se chicaner avec sa soeur a tiré une balle l’atteignant par erreur au bras droit. Une terrible malchance qui a changé sa vie à jamais.

Pascale Malenfant se souvient en détail du moment où sa vie a basculé, il y a 10 ans, à Squatec, dans le Bas-saint-laurent, alors qu’elle n’avait que 11 ans.

Elle raconte son histoire pour la première fois après toutes ces années pour démontrer qu’il est possible de se sortir d’un drame pareil.

La femme âgée de 21 ans porte encore des cicatrices physiques et psychologi­ques de l’événement, mais n’entretient pas de haine envers le tireur, même si elle croit que sa vie aurait été différente si elle ne s’était pas trouvée au mauvais endroit au mauvais moment.

TERRIBLE MALCHANCE

Tard le 20 octobre 2007, elle était assise sur le siège du passager de la voiture conduite par sa mère, en route vers la demeure de ses grands-parents, à Squatec, pour y passer la nuit après une fête de famille.

Au même moment, une voiture venait en sens inverse à vive allure, avec à son bord la soeur de Jean-mathieu Couturier-pelletier, le tireur. Les deux venaient de se disputer. Ce dernier a tiré des coups de feu, mais une balle a atteint la fillette qui passait par là. La balle a traversé la portière et son bras droit, faisant éclater ses muscles et ses os, et s’est logée dans son thorax.

TROU DANS SON BRAS

Elle conserve un énorme trou dans son bras. Pascale Malenfant s’en souvient comme si c’était hier. « Je vois la fenêtre qui éclate. J’entends le coup de feu et je sens quelque chose d’humide qui dégouline sur mon bras », raconte-t-elle.

À 11 ans, ses pensées portaient uniquement sur sa peur de mourir. « Je tenais mon bras, il ne restait pas grand-chose. »

La mère et sa fille se sont rendues rapidement à la maison de ses grands-parents et ont attendu les ambulances pendant de longues minutes.

La suite est floue, en raison de la médication, autant lors de son transport à l’hôpital de Témiscouat­a-sur-le-lac pour arrêter l’hé- morragie que pour son transfert à l’hôpital de Rivière-du-loup pour retirer la balle.

Elle a été amenée au CHUL, à Québec, où elle y a passé plusieurs jours, avant d’entreprend­re une longue rééducatio­n.

DÉPRESSION ET PANIQUE

L’événement est survenu alors qu’elle entrait dans l’adolescenc­e. « Ce n’est déjà pas facile, l’adolescenc­e, et là, je devais vivre avec ça en plus », dit Pascale Malenfant, qui a longtemps fait des crises de panique, des cauchemars et a eu des idées suicidaire­s.

Étiquetée au secondaire comme « la fille qui s’est fait tirer dessus », elle dit ne pas avoir eu une vie normale d’ado.

Elle avait peur des jugements, portait des chandails longs et pensait que personne ne pourrait l’aimer avec son importante cicatrice sur le bras. Si elle était douée à l’école avant le drame, son parcours scolaire a été tumultueux par la suite.

Sa famille l’a tenue à l’écart des procédures judiciaire­s contre Jean-mathieu Couturier-pelletier. Ce dernier, qui avait 19 ans à l’époque, a écopé de 32 mois de prison pour négligence criminelle ayant causé des lésions. Les accusation­s de tentative de meurtre contre sa soeur sont tombées, faute de preuves.

 ?? PHOTO STÉPHANIE GENDRON, COLLABORAT­ION SPÉCIALE ?? Pascale Malenfant doit vivre avec des cicatrices psychologi­ques et physiques après avoir reçu une balle de fusil perdue, en octobre 2007. Elle hésite encore parfois à porter des manches courtes en raison de ses cicatrices.
PHOTO STÉPHANIE GENDRON, COLLABORAT­ION SPÉCIALE Pascale Malenfant doit vivre avec des cicatrices psychologi­ques et physiques après avoir reçu une balle de fusil perdue, en octobre 2007. Elle hésite encore parfois à porter des manches courtes en raison de ses cicatrices.

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