Les profs demandent un report du cours d’éducation sexuelle
Les enseignants réclament le report de l’implantation du cours d’éducation à la sexualité dans les écoles du Québec, prévue pour septembre prochain.
« Les enseignants en ont ras le bol, ont leur voyage. Encore une fois, ils ont l’impression qu’on va pelleter dans leur cour une réalité qui vient répondre à un besoin politique », s’insurge Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ).
S’ils sont en faveur du retour des cours d’éducation sexuelle, les professeurs estiment qu’ils ne sont pas suffisamment outillés à l’heure actuelle pour l’enseigner aux enfants du primaire et du secondaire.
« Les milieux ne sont pas prêts, a plaidé hier Mme Scalabrini, en conférence de presse à Québec. Les formations ne sont même pas rendues dans les écoles ! »
Pour un sujet aussi délicat, les enseignants doivent bien maîtriser leur matière, dit-elle. La syndicaliste ajoute que les professeurs doivent également pouvoir compter sur les ressources appropriées s’ils se retrouvent, par exemple, devant des jeunes victimes d’abus sexuel.
GESTE POLITIQUE
Josée Scalabrini reproche au gouvernement Couillard d’avoir posé un geste « électoraliste » en annonçant le retour de l’éducation sexuelle à l’école, sans toutefois prévoir les ressources nécessaires. « À nos yeux, c’est tout simplement un geste politique. Il y avait un scandale, il fallait rassurer la population, il fallait faire taire ce qui grondait », insiste-t-elle.
En décembre dernier, le ministre Sébastien Proulx avait profité du Forum sur la lutte contre les agressions sexuelles pour annoncer l’intention du gouvernement de réimplanter le cours dès le mois de septembre.
L’automne dernier, le producteur américain Harvey Weinstein a été accusé d’agression et de harcèlement sexuel par une centaine de femmes. S’en est suivi le lancement sur les réseaux sociaux du mouvement #Metoo, qui a déclenché une vague de dénonciations partout dans le monde.