L’héroïne du vol tragique est une ex-pilote de chasse
Avant de joindre Southwest Airlines, elle a été refusée dans l’armée de l’air parce qu’elle était une femme
NEW YORK | (AFP) Le sangfroid d’une ancienne pilote de la US Navy, qui a sans doute permis d’éviter un bilan plus lourd, était célébré hier aux États-unis.
Tammie Jo Shults était aux commandes du Boeing 737 de la Southwest mardi lorsqu’un moteur a explosé en plein vol, faisant un mort.
L’avion, avec à son bord 144 passagers et cinq membres d’équipage, a dû se poser en urgence à Philadelphie après que des éclats du moteur aient brisé un hublot, peu après le décollage de New York à destination de Dallas.
Une passagère, Jennifer Riordan, a été aspirée vers l’extérieur. Deux autres passagers ont réussi à la rattraper, mais elle a succombé à ses blessures peu après l’atterrissage.
ELLE SALUE LES VOYAGEURS
Malgré la panique qui s’est emparée des voyageurs, la pilote du vol Southwest 1380 a réussi à garder son calme lorsqu’est venu le temps de contacter la tour de contrôle.
Après l’atterrissage d’urgence, Tammie Jo Shults, décrite par ses proches comme une fervente chrétienne, a même pris le temps de saluer un à un les passagers, a rapporté l’un d’entre eux.
Sur les réseaux sociaux, les hom- mages se sont multipliés.
« Voilà une vraie héroïne américaine », a écrit la passagère Diana Mcbride sur Facebook, en remerciant la Texane de 56 ans qui a refusé toute demande d’entrevue depuis mardi.
Avant de rejoindre Southwest, l’une des plus importantes compagnies aériennes américaines, Tammie Jo Shultz avait fait ses classes comme pilote de chasse dans la Marine, après avoir été refusée dans l’armée de l’air parce qu’elle était une femme.
« Elle savait qu’elle devait travailler plus dur que les autres. Elle avait dit qu’elle ne laisserait personne lui dire qu’elle ne pouvait pas voler », a raconté son amie Cindy Foster au quotidien Kansas City Star.
CAUSES TOUJOURS INCONNUES
Les raisons pour lesquelles le moteur de type CFM-56, courant sur les avions commerciaux et fabriqué par General Electric et Safran, a explosé ne sont pas encore connues.
Le président du NTSB, l’organisme fédéral américain de sécurité dans les transports, a reconnu dès mardi que l’incident montrait des ressemblances avec l’explosion d’un moteur subie par un autre Boeing 737 de Southwest en août 2016.
À l’époque, l’incident avait forcé l’appareil à se poser d’urgence en Floride sans toutefois faire de victime.