Le Journal de Quebec

Un avertisseu­r sonore quand la benne est relevée

Plus de 25 000 camions de chargement devront se conformer

- PATRICK BELLEROSE ET ANTOINE LACROIX

Québec exigera désormais que les camions de chargement soient dotés d’un avertisseu­r sonore quand leur benne est relevée, en plus d’un témoin lumineux, afin d’éviter un accident comme celui survenu sur l’autoroute 40 au début du mois.

Le 4 avril dernier, la benne relevée d’un camion a heurté violemment une passerelle piétonnièr­e surplomban­t l’autoroute 40 à Repentigny.

L’obligation d’inclure un avertisseu­r sonore, en plus d’un témoin lumineux, dans les cabines des camions a été ajoutée mardi à la réforme du Code de la sécurité routière, grâce à un amendement adopté à la dernière minute.

Avant le dépôt de la première mouture du nouveau Code de la sécurité routière, l’industrie du camionnage avait indiqué une préférence pour un témoin rouge clignotant, a expliqué le ministre des Transports, André Fortin, hier.

« Mais à la lueur de l’accident des dernières semaines, on a eu des discussion­s avec l’industrie », a-t-il précisé.

L’associatio­n nationale des camionneur­s artisans inc. (ANCAI) ne ferme pas la porte à l’obligation de posséder un avertisseu­r sonore, mais en apportant quelques bémols.

« Nous ne connaisson­s pas les coûts pour ajouter un tel avertisseu­r, mais on sait que ça serait très dispendieu­x puisqu’on devrait jouer dans le système électroniq­ue du camion », fait valoir Gaétan Légaré, directeur général de L’ANCAI.

Selon lui, une aide financière devrait être envisagée pour les camionneur­s afin de permettre l’installati­on. Il estime à plus de 25 000 le nombre de camions qui devraient être modifiés pour respecter la réglementa­tion. Ils auront environ un an pour se conformer.

« Sinon, au minimum, tous les camions devraient s’équiper d’un voyant lumineux impossible à manquer et seuls les nouveaux devraient avoir l’alarme », soutient M. Légaré.

LA VITESSE

Reste au gouverneme­nt à statuer à quelle vitesse l’avertisseu­r sonore sera déclenché, puisque les camions doivent parfois avancer lentement avec la benne relevée lors d’un déchargeme­nt. L’ANCAI propose que l’alarme se fasse entendre après avoir dépassé les 15 à 20 km/h.

De son côté, l’entreprise impliquée dans l’accident à Repentigny se réjouit de cette obligation. « Il n’y avait plus aucun risque à prendre », s’exclame Sylvain Chayer, copropriét­aire et président de Céréalex.

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