Le CHU de Québec frappé par la pénurie
398 personnes embauchées en 2017 ont démissionné
La pénurie de main-d’oeuvre au CHU de Québec a atteint des proportions inquiétantes. Pour 422 personnes embauchées l’an dernier, 398 ont remis leur démission parmi le personnel paratechnique, auxiliaire et de métier.
« Avec le temps supplémentaire obligatoire, tout le monde est à bout. Les gens sont épuisés », a lancé Chantal Cauchon, présidente du syndicat CSN des travailleurs du CHU de Québec, qui regroupe 2700 membres.
La pénurie de main-d’oeuvre touche de plein fouet les préposés aux bénéficiaires, à l’entretien ménager, à la stérilisation, ainsi que les employés de cuisine.
L’an dernier, 9000 heures supplémentaires ont été effectuées par les préposés à l’entretien uniquement à l’hôpital de l’enfant-jésus, ce qui représente un niveau « extrême », ajoute Mme Cauchon, qui n’a jamais vécu pareille situation.
La porte-parole du CHU de Québec, Geneviève Dupuis, ne nie pas les chiffres du syndicat, mais tient à relativiser les raisons de ces départs.
« Ce n’est pas juste des départs en lien avec les conditions d’emploi. Presque 20 % des départs sont relatifs à des déménagements, à des retours aux études et à d’autres choix de carrière. »
« On ne dit pas que tout est rose et que ce sont des emplois faciles. On est en contexte de pénurie. Malgré tout, de façon générale, on réussit à combler nos besoins et même un peu plus », a assuré Mme Dupuis.
TRAVAIL SOUS PRESSION
Avec des demandes de congé refusées systématiquement et des préposés qui se déclarent malades à la dernière minute, la pression est forte, ajoute Mme Cauchon. Il n’est pas rare, selon elle, qu’un préposé ait sous sa responsabilité jusqu’à 25 ou 30 patients, voire même davantage.
« Comment voulez-vous arriver ? C’est sûr qu’il y a des répercussions quelque part. L’ambiance n’est pas super bonne. Quand on est toujours en surcharge, on ne peut pas avoir le sourire à aller travailler. »
D’après Mme Cauchon, seulement à l’hôtel-dieu de Québec, il manquerait 30 préposés aux bénéficiaires. Mme Dupuis soutient que la situation sera corrigée sous peu puisque plusieurs candidats sont en processus d’embauche.