« Amitiés » de premier ministre
La filière politique de la légalisation prochaine du cannabis par le gouvernement Trudeau prend de plus en plus la couleur familière du bon vieux « rouge libéral ».
Dans cette business appelée à une croissance exponentielle, les amis, proches, anciens mandarins, ministres ou piliers de la grande famille libérale, provinciale et fédérale, sont nombreux. Bref, les effluves de copinage qui s’en dégagent sont inquiétants.
Hier, notre Bureau d’enquête rapportait qu’un ami de Philippe Couillard, Lloyd Mitchell Segal, préside Medreleaf, une firme ontarienne et une des rares compagnies qui approvisionneront la Société québécoise du cannabis.
PARADIS FISCAUX
Financée partiellement par des fonds issus de paradis fiscaux, elle est même la seule à avoir reçu une subvention du gouvernement du Québec. Une jolie coïncidence. En fait, toute cette filière, d’un bout à l’autre du pays, mériterait une commission d’enquête.
Ce reportage rappelle aussi que messieurs Segal et Couillard, de 2010 à 2012, étaient associés dans la firme Persistence Capital Partners (PCP) – le « seul fonds privé d’investissement au Canada » dans le très lucratif secteur de la santé.
Ce qui, sous un autre angle, rappelle les questions soulevées à l’époque sur le passage rapide de Philippe Couillard chez PCP dès après sa démission du gouvernement Charest en 2008. Une association qu’il aurait même discutée avec PCP alors qu’il était encore ministre de la Santé.
MAUVAIS MÉLANGE
Ce qui reste troublant sur le plan des « valeurs » du premier ministre actuel était de voir celui qui, de 2003 à 2008, était pourtant le « gardien » du système de santé public passer illico au privé dans le même domaine.
Il faut dire qu’entre sa démission et son retour en 2012 pour la course au leadership du PLQ, M. Couillard multipliait les occasions et amitiés d’affaires. Y compris avec feu son ami Arthur Porter, l’ex-patron déchu du CUSM. Ah, les amis… Pas toujours facile. Surtout quand on mélange amitié et business.