Les wagons indiens rattrapent Couillard
Quelle rocambolesque histoire ! Pendant que la Caisse de dépôt et placement du Québec fera construire les wagons de son REM par les employés de l’usine indienne d’alstom, le gouvernement Couillard dépensera un milliard $ pour empêcher une mise à pied massive à l’usine de fabrication de wagons Bombardier de La Pocatière.
La décision de la Caisse d’écarter Bombardier au profit d’alstom et de ses wagons indiens a mis le premier ministre Philippe Couillard dans l’embarras au point où il a décidé de venir lui-même à la rescousse de l’usine de La Pocatière de Bombardier en devançant l’achat de nouvelles rames du métro de Montréal.
Et pour éviter des contestations judiciaires de la part des Alstom et autres compétiteurs étrangers de Bombardier Transport, M. Couillard fera adopter un projet de loi qui aura essentiellement pour but de s’assurer que le nouveau contrat sera accordé aux travailleurs de l’usine de La Pocatière.
On parle ici d’un très gros contrat qui peut atteindre le milliard de dollars.
L’engagement du premier ministre est une excellente nouvelle pour les travailleurs de l’usine de La Pocatière.
LE PROBLÈME
N’eût été la décision de la Caisse d’acheter des wagons indiens au détriment de wagons Bombardier, le contrat des nouvelles rames du métro n’aurait pas été devancé.
Les wagons actuels pouvaient faire la « job » pendant nombre d’années avant de les renouveler.
Conséquemment, pendant que la Caisse s’achète des wagons indiens avec nos épargnes et nos impôts, le gouvernement Couillard se sent forcé de réparer cette gaffe de la Caisse en allongeant un milliard $ pour devancer un contrat non… prioritaire pour la Société de transport de Montréal et ses villes partenaires.
Qui dit contrat gouvernemental, dit évidemment facture à payer par nous tous. Et dans le cas d’un tel contrat de rames du métro, 75 % de la facture sera payée par Québec et 25 % par la Ville de Montréal.
INDÉPENDANCE À RÉVISER
Pourquoi le gouvernement Couillard n’a-t-il pas obligé la Caisse à exiger un pourcentage élevé de contenu local dans l’octroi du contrat de fabrication des wagons du REM?
Pour ne pas brimer « l’indépendance » de la Caisse face au gouvernement.
Dans le cas des projets d’infrastructures que la Caisse entend réaliser au Québec, je crois que le gouvernement devrait réviser « l’indépendance » de la Caisse, car ça ne tient pas la route.
On parle ici de projets d’infrastructures locaux qui seront entièrement payés par les épargnes que l’on confie à la Caisse et les impôts que l’on verse aux gouvernements.
Il serait normal de privilégier le contenu local, comme c’est le cas aux États-unis, en Europe, en Chine, au Japon, etc.
Pour tenter de justifier sa décision d’acquérir des wagons indiens, le patron de la Caisse, Michael Sabia, a déclaré la semaine dernière qu’« au Québec, il n’y a pas une usine outillée pour construire le REM, du point de vue technologique et de la machinerie ».
Le premier ministre Philippe Couillard et le porte-parole de Bombardier Transport, Jacques Tétrault, ont contredit M. Sabia en laissant entendre que l’usine de La Pocatière se serait adaptée si elle avait obtenu le contrat.