Deux organismes demandent à la Caisse de dépôt de se retirer de Kinder Morgan
AGENCE QMI | Greenpeace et la Fondation David Suzuki demandent à la Caisse de dépôt et placement du Québec de se départir des actions qu’elle possède dans la pétrolière Kinder Morgan, responsable de la construction éventuelle de l’oléoduc Trans Mountain, dans l’ouest du pays.
« Il est inacceptable que la Caisse ait investi 134 millions de plus en 2017 dans Kinder Morgan, alors que son contesté projet de pipeline est à très haut risque financier et réputationnel », a dit hier le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin.
« La Caisse n’aurait jamais dû investir dans Kinder Morgan, considérant que ce projet de pipeline va à l’encontre de nos engagements climatiques, fait face à plus de 10 recours légaux, soulève l’indignation des communautés autochtones et d’une bonne partie de la population, menace l’eau potable et est très fragile économiquement », a-t-il ajouté.
1,5 MILLION D’ACTIONS
Le rapport annuel de la Caisse, dévoilé mardi, permet de constater que le « bas de laine des Québécois » possède 1,5 million d’actions dans Kinder Morgan Inc, ce qui équivaut à 34,4 millions $.
« Nous ne pouvons pas nous trouver à financer collectivement une infrastructure qui va à l’encontre de l’accord de Paris et met à risque l’épargne des Québécois », a pour sa part indiqué Karel Mayrand, porte-parole de la Fondation Suzuki au Québec.
« Le projet de pipeline de Kinder Morgan s’inscrit en faux contre la volonté des Premières nations de protéger leur territoire », a ajouté M. Mayrand.
TRIPLER LA CAPACITÉ
Le projet d’oléoduc Trans Mountain, mis sur la glace par Kinder Morgan, prévoit de tripler la capacité des canalisations existantes pour acheminer près de 900 000 barils de pétrole par jour des sables bitumineux albertains jusqu’au port de Burnaby, en banlieue de Vancouver, en vue de l’exporter.
Appuyé par le gouvernement fédéral, le gouvernement albertain approuve le projet, tandis que celui de la Colombie-britannique s’y oppose.