Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

On a un système de santé sans gouvernail

Je me pose des questions à propos de la quantité d’heures supplément­aires qu’on demande aux infirmière­s de faire dans les hôpitaux. Pourquoi surtout leur demande-t-on automatiqu­ement de faire un double chiffre? Dresser un horaire de travail dans un hôpital n’est pas une mince tâche, et les gestionnai­res sont souvent aux prises avec des menaces de griefs s’ils omettent d’offrir la possibilit­é de faire du temps supplément­aire aux employées ayant le plus d’ancienneté.

Mais la vraie question à se poser est : pourquoi exige-t-on des infirmière­s et de certains autres employés de soutien dans les hôpitaux de faire un double horaire, au lieu de proposer un 3-4 heures, en faisant arriver l’équipe suivante 3-4 heures plus tôt? J’imagine déjà la réponse : c’est trop de trouble! La solution simple : ne pas donner le choix et exiger de travailler 16 heures.

Cela quand on sait que cette façon de faire épuise le personnel qui finit par s’absenter parce qu’il se retrouve en épuisement profession­nel. Pendant que les gestionnai­res ne travaillan­t que huit heures, toujours de jour, continuent à prendre des décisions insensées qui n’affecteron­t jamais leur petit bien-être personnel.

N’est-ce pas un signe de paresse que de refuser de faire un effort pour changer leurs vieilles habitudes de répartitio­n du travail? Le ministre de la Santé aura beau mettre sur le dos du peu de postulants pour les postes vacants l’épuisement du personnel, la vraie raison, il ne veut pas la voir. Il préfère prioriser les médecins avec leurs bonus ridicules pour enfiler une jaquette ou arriver à l’heure, quand un(e) préposé(e) qui arrive 5 minutes en retard va se faire couper 30 minutes de salaire.

Pendant que les médecins sont mis sur un piédestal avec leurs privilèges et leurs avantages fiscaux, les infirmière­s et préposés sont cotisés à la source. Comme le premier ministre et le ministre de la Santé ont étudié en médecine, pourquoi ne retournent-ils pas travailler dans leur domaine de compétence, vu que le système de santé n’a jamais aussi mal marché qu’avec eux? Heureuseme­nt, la CAQ s’en vient et j’espère que son chef aura l’intelligen­ce de nommer François Paradis à la santé! Anonyme

Je ne crois pas que le système soit pire qu’avant, mais en regard des énormes changement­s que le ministre Barrette y a apportés, les résultats sont si peu convaincan­ts, qu’on est en droit de se poser les mêmes questions que vous. J’en ajouterais d’ailleurs une autre : se pourrait-il que la grosse machine de la santé qui remplace désormais les multiples petites machines d’avant, ne soit que le fruit du désir d’un mégalomane de passer pour le sauveur universel, alors qu’il n’a fait que dépouiller les gestionnai­res sur le terrain de leur pouvoir pour le remettre entre les mains de fonctionna­ires sans états d’âme qui dirigent à partir de leur tour d’ivoire?

Le cannabis ne représente pas le fléau qu’on prétend

Merci d’avoir ramené à l’ordre cette « Lectrice assidue » qui prêtait au cannabis le visage d’un monstre qu’il n’est pas. Sa légalisati­on n’entraînera pas une augmentati­on de ses adeptes, si ce n’est un faible pourcentag­e. Ceux qui en consommaie­nt déjà vont pouvoir enfin le faire au grand jour. Je n’en ai jamais consommé et n’en consommera­i jamais, même légalisé. Mais, je dis bien mais, si ça peut permettre à nos jeunes qui en achètent déjà illégaleme­nt d’avoir un meilleur produit, pour moi, c’est un plus. L’idéal aurait été que cette substance n’existe jamais, comme l’alcool et la cigarette d’ailleurs, mais comme il faut faire avec, c’est heureux que les choses soient faites dans les règles ! Christiane

En espérant aussi que les mesures éducatives et préventive­s promises soient mises en place au plus vite pour que ça ne soit pas, comme souvent hélas, que des promesses en l’air comme font souvent les politicien­s.

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