La CAQ veut s’attaquer au gaspillage informatique
Le parti veut revoir la règle du plus bas soumissionnaire
Le parti de François Legault dit qu’il veut s’engager à récupérer 800 M$ au bout de quatre ans en « luttant contre le gaspillage de fonds publics », s’il prend le pouvoir en octobre prochain.
La CAQ promet notamment de remplacer l’organisme chargé d’assurer des économies à l’état pour des achats groupés.
« Ça fait longtemps que le Centre de services partagés du Québec (CSPQ) nous fait honte pour son incompétence crasse », a déclaré hier le porte-parole de la CAQ pour le Conseil du trésor et l’efficacité gouvernementale, Éric Caire, qui était accompagné pour l’occasion du candidat-vedette du parti dans Saint-jérôme, Youri Chassin.
M. Caire a fait référence à l’achat de tablettes intelligentes dans les écoles, qui ont coûté chacune 60 $ de plus au gouvernement qu’au consommateur moyen, pour illustrer l’échec du fonctionnement du CSPQ.
La Coalition Avenir Québec propose donc de fusionner le poste de Dirigeant principal de l’information (DPI) et le CSPQ pour former un nouvel organisme, le Centre d’excellence en technologie de l’information du Québec, plus apte à réa- liser la mission d’origine du CSPQ.
Une mesure qui permettrait au gouvernement du Québec d’économiser 100 M$ par année, selon le député de La Peltrie.
REGROUPEMENT DES CTI
La troupe du chef François Legault pense faire économiser un autre montant de 100 M$ aux Québécois sur quatre ans, en regroupant les 457 centres de traitement informatique (CTI), qui donnent les contrats informatiques dans chaque ministère et organisme.
« En Ontario, il n’y a que deux centres de données », a plaidé Éric Caire.
Selon les chiffres avancés par la formation politique, 7 % des dépenses sont consacrées aux technologies de l’information. Ailleurs, elles représentent autour de 4 % du budget.
LES LIBÉRAUX RÉPLIQUENT
« La CAQ oublie que le Centre de services partagés du Québec ne gère pas seulement les achats informatiques. C’est eux, par exemple, qui gèrent le système de paie et ça va très bien », a tenu à rappeler Cynthia St-hilaire, porte-parole du président du Conseil de trésor, Pierre Arcand.
Vendredi dernier, M. Arcand avait annoncé vouloir élargir les responsabilités du CSPQ, se réjouissant que l’organisme ait généré « plus de 1,3 G$ d’économies gouvernementales dans les douze dernières années ».
Le CSPQ a souvent fait parler de lui pour les mauvaises raisons au cours des dernières semaines.
En juin 2017, son PDG, Christian Goulet, a été suspendu à la suite d’une enquête de L’UPAC. « Il y a un nouveau PDG depuis et beaucoup de travail a été fait », a souligné Mme St-hilaire, hier, au Journal.
Pour ce qui est des CTI, les libéraux se sont fixé comme objectif de les regrouper d’ici 2023, mais Éric Caire dit ne pas y croire, « les libéraux ayant une capacité infinie d’annoncer des choses qu’ils ne réaliseront pas. »
La CAQ promet également de revoir la règle du plus bas soumissionnaire. « Quand tu achètes cheap, tu es souvent obligé de racheter plus tard, donc finalement, ça ne revient pas moins cher », a évoqué Éric Caire.
La CAQ entend davantage détailler cet engagement au fur et à mesure que l’échéance électorale se rapproche.