COMMENTAIRES Pas tous indépendantistes
L’histoire du Québec est remplie de tourne-chapeaux. L’intégration à la majorité canadienne a été et est une tendance lourde, facilitée et même programmée.
Cette tendance engendre aussi un cannibalisme intellectuel chez les indépendantistes. Mais la pire est de ne pas reconnaître que nos leaders de demain seront ceux qui contre vents et marées ont persisté aujourd’hui. Ils auront été conspués par la puissance dirigeante canadienne d’hier avec une certaine complaisance des esprits mous.
Ce grave problème tue l’indépendance. Mais, il y a aussi les bienheureux nationalistes qui donnent encore la chance à l’ancien colonisateur, pas-tout-à-fait-ancien, de reconnaître nos droits à ce que nous sommes. Pourtant, le tribunal en dernière instance les vandalisera. La chanson est niée, mais connue depuis 1774.
Cette élite de jovialistes, étant la loi du plus grand nombre d’électeurs recherchés, aboutit implacablement à favoriser les indécis et les mitaines. D’aucun leader indépendantiste qui tire par devant ne satisfera ces esprits colonisés.
Agir en cohérence de cet état exige l’acceptation d’être sur le chemin tracé de notre histoire de rebelles matés et de capitaines traités de fous. L’indépendance se fera « à coup sûr » par la métamorphose de ce trauma plutôt qu’en s’autobloquant mutuellement.